dimanche 9 août 2009

Baronne Marie Double, dite Étincelle (1848-1897)


  • Carnet d'un mondain : Gazette Parisienne, Anecdotique et Curieuse / par Étincelle ; cent illustrations en noir et cinq planches en couleurs composées par A[lexandre] Ferdinandus, [préface de Édouard Rouveyre].- Paris (1, rue des Saints-Pères) : Edouard Rouveyre, libraire-éditeur, 1881.- VIII-182 p.- 4 f. de pl. en coul. + 16 p. de catalogue : couv. ill. en coul. ; 20,5 cm.- (Bibliothèque du Boudoir ; 1).
    • [Exemplaire du tirage courant sur papier vélin. Il a été tiré 75 exemplaires sur papiers de luxe et numérotés de 1 à 75 (1 parchemin, 1 vélin rose, 6 Japon glacé, 12 Chine, 20 vélin bleuté, 35 Seychall-Mill].
    • NOTE : En 1881 Étincelle est encore, et depuis 1863, Mme Jules de Perronny et devient bigame en 1885, et jusqu'en 1887, en épousant à Londres le baron Lucien Double.



[PRÉFACE]

Le " Carnet d'un Mondain " que nous publions aujourd'hui, renferme quinze délicieuses nouvelles, écrites avec le charme qui caractérise le style spirituel et raffiné de l'auteur. Ces tableaux de la société, de la mode et du goût parisiens ont valu à l'écrivain qui signe " Étincelle ", les plus précieux, les plus flatteurs encouragements de la part du public érudit et lettré auquel s'adresse " Le Figaro ".

Gardant, — avant tout, — un cachet d'originalité piquante, ces causeries intimes, descrip­tions et réflexions toujours rapides, — écrites au jour le jour, — sont une sorte de galerie de pastels vivants, pour le cataloguement desquels l'auteur a dû tenir les ailes de papillon de la fantaisie, et l'a peint dans ses chatoiements, ses envolements et ses métamorphoses.

Tout est mystère, dans ce livre, depuis le nom véritable de l'auteur, jusqu'à celui du critique, Roger de Parnes, qui nous a donné l'idée d'en entreprendre la publication et nous a aidé à faire un choix pré­cieux et intéressant parmi les nombreuses nouvelles que " Le Figaro " a publiées, jusqu'à ce jour, sous le titre de " Carnet d'un Mondain ".

De l'avis de bibliophiles érudits et compétents, nous avons réussi à donner à ce " Carnet ", l'habit qui lui convenait. Sous le rapport intellectuel et artistique rien n'y manque.

En effet, quoi de plus charmant, de plus Régence, que ces articles qui ont pour titres : les Albums, le Chic, Noms de Baptême, le Bal de la princesse de Sagan, Livres et Bibliophiles, Amours de Sagan, un Mariage dans le Monde parisien, des Devises, les Surnoms, l'Heure de la Couturière, les Bijoux, les Premières de la Mode, l'Hôtel Drouot, un Bal à l'Elysée, et enfin, les Cadeaux.

Cette sorte de bric-à-brac galant et littéraire a sa place marquée sur les tablettes d'une mignonne et parfumée bibliothèque féminine, aussi bien que sur les sévères rayons de celle de l'homme du monde, bibliophile ou amateur, érudit et lettré.

Cent compositions, signées A. Ferdinandus, forment de ce livre un album exquis ; et, malgré ce fouillis de petits chefs-d'œuvre d'esprit et de dessin, nous avons voulu, par une sincère coquetterie d'éditeur, que rien n'y manquât. Aussi bien les en-têtes, lettres ornées et culs-de-lampe, sont autant de sujets indépendants, et qui se rattachent spécialement au chapitre pour lequel ils ont été exécutés. Ça et là, nous avons semé les dessins de l'artiste, à travers et en rapport avec le texte, tantôt sur la marge de droite, tantôt sur la marge de gauche, tantôt encore au milieu d'une page.

Ce genre d'illustration est le seul qui convenait à ce livre prismatique et léger, et pour l'ornementation du­quel nous n'avons rien négligé.

ÉDOUARD ROUVEYRE.