dimanche 13 janvier 2013

Priapées



  • Badinages priapiques de quelques poëtes anciens.- A Paris : Au Cercle du livre précieux, MCMLIX [1959].- LI p. : ill. ; 21,5 cm.- (L’Écrin secret du bibliophile ; 8).
    •  Ce livre, le huitième de la collection "l'écrin secret du bibliophile", publié sous la direction de Jacques Haumont, a été composé en Antique romaine corps 10 et tiré à mille cinq cents exemplaires, numérotés de 1 à 1500, sur velin pur chiffon des papeteries Johannot, par Jean Crès et fils, imprimeurs, à Paris. Il a été tiré en sus quelques exemplaires de collaborateurs marqués H.C. Exemplaire H.C. Sous étui réunissant les numéros 6 à 10 de la collection.

NOTICE. 

Priape, fils de Bacchus et de Vénus, naquit, dit-on, à Lampsaque. Junon, jalouse de la beauté de Vénus, fit en sorte que celle-ci accouchât d'un enfant dont le bas du corps était atrophié mais qui portait un membre d'une grosseur démesurée. Devenu grand, il excita la jalousie des maris qui le firent exiler à la campagne. Mais les Dieux imposèrent son retour dans sa ville natale, où il fut accueilli avec enthousiasme et prit dès lors un caractère divin. De Lampsaque, son culte se répandit en Lydie, puis dans toute la Grèce.

Priape est à la fois le dieu paillard de la virilité et une divinité rustique, dieu qui veille sur les jardins et châtie les voleurs à sa manière inexorablement lubrique, restant ainsi, jusque dans ses attributions vigilantes et protectrices, le symbole de la virilité : initialement, les paysans le repré­sentaient par un simple bâton en forme de phallus.

En dépit de ses origines grecques, il n'apparaît pas dans la littérature grecque, ou très exceptionnellement seulement chez Théocrite ou ses disciples. Ce seront les poètes latins qui le mettront à l'honneur :

« O toi dont le pénis terrifie tous ceux qui sont entiers et dont la faux menace ce qui est resté aux eunuques, veille sur mon jardin isolé ».

Les Priapées furent à l'origine de courts distiques ou épigrammes que l'on traçait sur les statues de Priape ou sur les murs de ses temples. C'était soit une prière adressée au dieu, soit une menace, soit encore un ordre ou une parole attribués à Priape lui-même.

Les poèmes que nous avons réunis dans ce volume, sont, dans une traduction nouvelle et plus exacte que les précédentes, les meilleurs de ceux que donne l'édition ne varietur des Priapées (Priapeia sive diversorum poetarum in Priapum lusus, 1669).

Ils sont naturellement prétexte à obscénités de tous genres et pourraient donner à penser que les jardins de Rome, à cette époque post-virgi lien ne, constituaient au su de tous des lieux de débauche. Et si la personnalité des auteurs des Priapées est à peu près impossible à établir et laisse libre champ aux opinions les plus diverses, les poèmes qu'elles contiennent offrent néanmoins l'inté­rêt essentiel de nous donner une idée fort précise des pratiques sexuelles des Latins de la Décadence.