- L'édition originale des Lettres à Georges Khnopff a été achevé d'imprimer le 15 février 1929, par Charles Nypels, de Maestricht, pour les Éditions du Balancier à Liége. Le tirage est limité à un exemplaire unique sur papier de Hollande Pannekoek teinté, 300 exemplaires sur papier de Hollande Pannekoek, plus trente exemplaires hors commerce. Exemplaire n°...
*
* *
Notice
La première des lettres que nous publions est datée du 1er mars 1887 et la dernière, du 17 janvier 1889. C'est, dans l'œuvre de Léon Bloy, le temps de la pleine maturité, entre
le Désespéré et
la Femme pauvre, à laquelle ces lettres pourraient servir de préface.
Il semble bien que les correspondants ne se soient jamais rencontrés. Madame Fréson-Khnopff, que nous avons questionnée, se souvient d'avoir entendu son frère parler de Léon Bloy, mais elle n'a pas été tenue au courant de cette correspondance.
Il serait plus que superflu de parler ici de Léon Bloy. Mais qui donc était Georges Khnopff, qui s'intéressait à l'auteur, alors à peu près inconnu, d'un livre mal accueilli ? Né en 1860, tué par une automobile en 1927, Georges Khnopff appartenait à une noble et très ancienne famille d'origine allemande, fixée un instant en Autriche, puis au Portugal, et venue enfin s'établir en Belgique à la suite de l'Archiduc Albert. Il était petit-fils et fils de magistrats, frère du peintre Fernand Khnopff. Nous ne savons s'il était malheureux comme le supposait Léon Bloy dans sa première lettre ; mais ses maigres revenus consistaient alors dans ce que ses parents voulaient bien lui donner, et il devait se priver pour secourir Léon Bloy.
Georges Khnopff fut l'ami d'enfance de Georges Rodenbach et l'ami intime d'Emile Verhaeren ; il fut lié aussi avec de nombreux musiciens. Les lettres de ses amis, qui nous ont été cédées récemment par ses fils, permettent d'apprécier son goût et sa pensée. Il devait s'occuper toute sa vie de littérature et de musique ; il est l'auteur de très bonnes traductions, notamment d'une traduction de
La Maison des Grenades.
J. J.