mercredi 31 mars 2010

Félicité de Choiseul-Meuse


  • Amélie ou les écarts de ma jeunesse.- [Bruxelles] : Chez tous les libraires [A. Brancart ?], 1886.- 2 tomes en 1 vol, VIII-295 p. ; 17,5 cm.
    • Imprimé à cinq cents exemplaires, [Exemplaire] n°15.

lundi 29 mars 2010

Sander Pierron (1872-1945)


  • Les Dessinateurs belges d'Ex-libris / Sander Pierron, professeur à l'Académie des Beaux-arts de Liège.- Paris (30, rue Duperré) : H. Daragon ; Bruxelles (12, rue des Comédiens) : Xavier Havermans, 1906.-18 pp.-[44] f. de pl., couv. ill. ; 19,5 cm.
    • Cet opuscule est tiré à 200 exemplaires, sur papier de Hollande numérotés de 1 à 200. [Exemplaire] n°156.

samedi 27 mars 2010

Maurice Carême (1899-1978)


  • Contes pour Caprine / Maurice Carême ; illustrations de Michel Ciry.- Bruges : Les Editions A. G. Stainforth, 1948.- 122 p. : ill. ; 19,5 cm.
    • Justification du tirage : le présent ouvrage a été achevé d'imprimer le vingt février dix-neuf cent quarante huit sur les presses de l'Imprimerie Sainte-Catherine à Bruges. Il en a été tiré : 1 exemplaire sur Japon Impérial, contenant tous les dessins originaux de Michel Ciry, lettré A ; 6 exemplaires sur Japon Impérial, lettrés de B à G, hors commerce ; 10 exemplaires sur Japon Impérial, numérotés de I à X ; 200 exemplaires sur Chiffon de Bruges, numérotés de 1 à 200 ; 2000 exemplaires sur papier d'édition non numérotés.

jeudi 25 mars 2010

Stendhal (1783-1842)


  • L'Abbesse de Castro : chronique italienne / par M. de Stendhal ; [frontispice et ornements de Jean Lebedeff, introduction de René-Louis Doyon].- A Paris (9 rue Coëtlogon) : Le Livre, 1923.- XIII-150 p.-[1] f. de pl. en front. ; 19 cm.- (Le Livre du Lettré ; 2).
    • Il a été tiré de ce volume, le deuxième de la collection "Le Livre du Lettré", dix exemplaires sur vergé de Hollande Van Gelder Zonen, numérotés de 1 à 10 ; cinquante exemplaires sur vélin de Madagascar, numérotés de 11 à 60 ; et six exemplaires sur Chine, hors commerce, numérotés de I à VI.

mardi 23 mars 2010

Charles Pinot-Duclos (1704-1772)


  • Les Confessions du Comte de *** / Ch. P.-Duclos ; publiées avec une préface par Eugène Asse, eau-forte par Ad. Lalauze.- Paris (7, rue de Lille) : Librairie des Bibliophiles, MDCCCLXXXVIII [1888].- XXXII-187 p.-[1] f. de pl. en front. ; 17,5 cm.- (Les Chefs-d'œuvre inconnus).
    • Tiré à très petit nombre. Il a été tiré, en outre, 20 exemplaires sur papier de Chine et 20 sur papier Whatman, avec double épreuve de la gravure. Exemplaire à grandes marges.

dimanche 21 mars 2010

Anne-Gabriel Meusnier de Querlon (1702-1780)


  • Psaphion ou la Courtisane de Smyrne et Les Hommes de Prométhée / Meusnier de Querlon ; publiés par le Bibliophile Jacob, avec une eau-forte de Ad. Lalauze.- Paris (338, rue Saint-Honoré) : Librairie des Bibliophiles, MDCCCLXXXIV [1884].- VIII-79 p.-[1] f. de pl. en front. ; 18 cm.- (Les Chefs-d'œuvre inconnus).
    • Tiré à très petit nombre. Il a été tiré, en outre, 20 exemplaires sur papier de Chine et 20 sur papier Whatman, avec double épreuve de la gravure.


vendredi 19 mars 2010

Jules Adeline (1845-1909)


  • La Légende du violon de faïence / Jules Adeline ; huit compositions gravées à l'eau-forte par l'auteur.- Paris (5, rue Drouot) : Librairie L. Conquet, 1895.- 46 p.-[1] f. de pl. en front. : ill., couv. ill. ; 20,5 cm.
    • Tirage unique à 500 exemplaires (Planches dédruites) : 1 à 150 - 150 sur papier du Japon impérial ; 151 à 500 - 350 sur papier vélin du Marais à la forme. [Exemplaire] n° 498.

mercredi 17 mars 2010

Jules Romains (1885-1972)


  • Donogoo Tonka ou Les Miracles de la science : conte cinématographique / Jules Romains ; eaux-fortes de Perraudin.- Paris : Flammarion, 1932.- 140 p. : ill. ; 29 cm.
    • Il a été tiré de cet ouvrage : 5 exemplaires sur vieux japon à la forme, numérotés de 1 à 5, avec un suite du premier état et une suite de l'état définitif des eaux-fortes sur vieux Japon ; 10 exemplaires sur japon, numérotés de 6 à 15, avec une suite du premier état et une suite de l'état définitif des eaux-fortes sur japon ; 20 exemplaires sur madagascar, numérotés de 16 à 35 ; 165 exemplaires sur vélin à la cuve des papeteries d'Arches, numérotés de 36 à 200 ; et 15 exemplaires hors commerce, numérotés de I à XV. Achevé d'imprimer le dix février mil neuf cent trente-deux, sur les presses du maître imprimeur R. Coulouma, à Argenteuil, H. Barthélemy étant directeur. Les eaux-fortes ont été tirées à la presse à bras par Lacourière, à Paris. Exemplaire n°5.



NOTE

Les parties de texte encadrées seront projetées sur l'écran. Tout le reste devra s'exprimer par le jeu des acteurs et les ressources de la mise en scène.

Sauf indication particulière, dans le texte même, les scènes devront se dérouler sur le rythme ordinaire des évènements de la vie. On se gardera de cette précipitation uniforme et pénible que trop de gens semblent tenir pour une des conventions essentielles de l'art cinématographique.

Lorsqu'il y aura quelque doute sur ce point - dans les scènes, par exemple, où les seuls évènements sont les pensées des personnages - il vaudra mieux pécher par excès de lenteur et par un soin trop scrupuleux à dégager toutes les intentions et toutes les nuances.


lundi 15 mars 2010

Emile Chautard (1864-19..)


  • Glossaire typographique comprenant les mots classiques, ceux du langage ouvrier consacrés par l'usage, comme les nouveaux qui le seront demain, avec les poésies & chansons de métier / Émile Chautard, l'ensemble présenté par René-Louis Doyon.- Paris : Éditions Denoël, 1937.- 155 p. : ill. en front., couv. ill. ; 18,5 cm.
    • Le Glossaire typographique a été tiré à 90 ex. sur Hollande Van Gelder Zonen numérotés de 1 à 90 et 2000 ex. sur Alfax numérotés de 91 à 2090 et 160 ex. hors-commerce savoir : 10 ex. sur Hollande numérotés de I à X et 150 ex. sur Alfax numérotés de XI à CLX. Exemplaire justifié : 330.

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NOTE DES ÉDITEURS

Dans ce glossaire, nous avons résolument écarté les mots et expressions qui n'appartiennent pas intrinsèquement au langage typographique ou qui sont communs à tous les argots ou parlers populaires sans avoir une origine nettement professionnelle. Autant qu'il a été possible, les définitions et les exemples ont été pris dans Plantin, Rétif de la Bretonne, Balzac, etc. Quand il y a doute sur l'usage, l'auteur qui l'emploie est cité.

De même nous avons admis les mots originaux d'invention et de forme servant ou pouvant servir encore aux professions de la presse et de la gravure.

Nous n'avons pas non plus cédé à la tentation de soutenir certaines définitions d'exemples ou d'anas nombreux, classiques ou ingénieux. Les coquilles, bourdons, mastics célèbres sont trop connus et ceux qu'enfante et multiplie la presse universelle sont choisis et publiés dans des revues périodiques sous les rubriques : Sottisier, Parc aux huîtres, Mare au Canards, etc. Le lecteur averti sait les y retrouver. Notre but a été de suivre l'évolution du mot sorti des casses jusqu'à son accession à un langage plus général ou dans la langue officielle encore que certains dictionnaires savants ou réputés ne les aient pas enregistrés ou les aient inexactement définis.

samedi 13 mars 2010

Thomas More (1478-1535)


  • L'Utopie / Thomas Morus ; traduite du latin par Victor Stouvenel, imagée par René de Pauw, [avant-propos de Jean-Robert Delahaut].- Bruxelles : Aux éditions Terres latines, [1944].- 171 p. : ill., couv. ill. ; 21 cm.
    • Le tirage de cette édition de l'Utopie, réalisée en août mil neuf cent quarante-quatre, sur les presses de Jean de Clercq, maître-imprimeur à Bruxelles, a été limité à deux mille exemplaires, soit : vingt-cinq exemplaires sur papier d'Auvergne à la cuve, numérotés de 1 à 25, les douze premiers exemplaires contenant chacun un dessin original de René de Pauw ; et mille neuf cent soixante-quinze exemplaires sur papier vélin, numérotés de 26 à 2000. En outre, il a été tiré trente exemplaires hors commerce, six sur papier d'Auvergne à la cuve et vingt-quatre sur papier vélin, réservés à l'éditeur et à ses amis. Exemplaire n°484.

jeudi 11 mars 2010

Edmond et Jules de Goncourt (1882-1896 ; 1830-1870)


  • En 18.. : un premier livre / par Edmond & Jules de Goncourt ; avec une préface d'Edmond de Goncourt et un portrait des auteurs, gravé par A. Descaves d'après une photographie du temps.- A Bruxelles (65, rue des Palais) : Chez Henry Kistemaeckers éditeur, [1884].- XII-288 p.-[1] f. de pl. en front. ; 17,5 cm.
    • Il a été tiré de cet ouvrage 25 exemplaires papier impérial du Japon - contenant un double épreuve de la gravure - et numérotés à la presse.


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HISTOIRE D'UN PREMIER LIVRE

LE 1er décembre 1851, nous nous couchions, mon frère et moi, dans le bienheureux état d'esprit de jeunes auteurs attendant, pour le jour suivant, l'apparition de leur premier volume aux étalages des libraires, et même assez avant dans la matinée du lendemain, nous rêvions d'éditions, d'éditions sans nombre... quand, claquant les portes, entrait bruyamment dans ma chambre le cousin Blamont, un ci-devant garde du corps, devenu un conservateur poivre et sel, asthmatique et rageur.

- Nom de Dieu, c'est fait ! — soufflait-il.

- Quoi, c'est fait ?

- Eh bien, le coup d'État !

- Ah fichtre... et notre roman dont la mise en vente doit avoir lieu aujourd'hui !

— Votre roman... un roman... la France se fout pas mal des romans aujourd'hui, mes gaillards ! - et par un geste qui lui était habituel, croisant sa redingote sur le ventre, comme on sangle un ceinturon, il prenait congé de nous et allait porter la triomphante nouvelle, du quartier Notre-Dame-de-Lorette au faubourg Saint-Germain, en tous les logis de sa connaissance, encore mal éveillés.

Nous nous jetions à bas de nos lits, et bien vite nous étions dans la rue.

Dans la rue, les yeux aussitôt aux affiches - et égoïstement, nous l'avouons,— au milieu de tout ce papier fraîchement

placardé, proclamant un changement de régime pour notre pays, nous cherchions - “la nôtre d'affiche„ , l'affiche qui devait annoncer à Paris la publication d'EN 18.. et apprendre à la France et au monde les noms de deux hommes de lettres de plus : MM. Edmond et Jules de Goncourt.

L'affiche manquait aux murs. Et la raison en était ceci : Gerdès, qui se trouvait à la fois, ô ironie ! l'imprimeur de LA REVUE DES DEUX MONDES et d'EN 18.., Gerdès, dont l'imprimerie avait été occupée par la troupe, hanté par l'idée qu'on pouvait prendre certaines phrases d'un chapitre politique du livre pour des allusions à l'événement du jour, et au fond tout plein de méfiance pour ce titre bizarre, incompréhensible, cabalistique, et dans lequel il craignait qu'on ne vît un rappel dissimulé du 18 brumaire, Gerdès qui manquait d'héroïsme, avait de son propre mouvement jeté le paquet d'affiches au feu.

C'était vraiment de la mal-chance pour des auteurs de publier leur premier volume, (1) juste le jour d'un coup d'État, et nous en fîmes l'expérience en ces semailles cruelles, où toute l'attention du public est à la politique.

Et cependant nous eûmes une surprise. Le monde politique attendait curieusement le feuilleton de Janin. On croyait à une escarmouche de plume, à un feuilleton de combat des DÉBATS sur n'importe quel thème, à un spirituel engagement de l'écrivain orléaniste avec le nouveau César. Par un hasard qui nous rendit bien heureux, le feuilleton de J. J. était consacré à EN 18.., spirituellement battu et brouillé avec LA DINDE TRUFFÉE de M. Vagin, et LES CRAPAUDS IMMORTELS de MM. Clairville et Dumanoir.

Jules Janin parlant tout le temps de notre livre, nous fouettait avec de l'ironie, nous pardonnait avec de l'estime et des paroles sérieuses, et présentait notre jeunesse au public en l'excusant, en lui serrant la main : une critique à la fois très blagueuse et très paternelle. Il disait :

« Encore un mot, un mot sérieux, si je puis parler ici aux deux frères, MM. Edmond et Jules de Goncourt. Ils sont jeunes, ils sont hardis, ils ont le feu sacré ; ils trouvent parfois des mots, des phrases, des sons, des accents ! je les loue et les blâme ! Ils se perdent de gaieté de coeur ! lis abusent déjà, les malheureux, des plus charmantes qualités de l'esprit ! Ils ne voient pas que ces tristes excès les conduisent tout droit à l'abîme, au néant ! Ils ne comprennent pas que pour un curieux de ma sorte, un enthousiaste, un fanatique de style qui se trouve content et satisfait, si par hasard il rencontre en quelque tarte narbonnaise, un mot vrai, un mot trouvé, le commun des lecteurs, le commun des martyrs, rassasié de ces folies du style en délire, aussitôt les rejette et n'en veut plus entendre parler, une fois qu'il a porté à ses lèvres ce breuvage frelaté où se mêlent sans se confondre les plus extrêmes saveurs. A quoi bon les excès de la forme que ne rachète pas la moralité du fond ? Que nous veulent ces audaces stériles, et quel profit peuvent retirer de ces tentatives coupables, deux jeunes gens que l'ardeur généreuse du travail et le zèle ardent de l'inspiration pourraient placer si haut ? Comment ce défi cruel à leurs maîtres ! Comment cette injure aux chefs-d'œuvre !...

« ... Eh Dieu, il y a pourtant une page enchanteresse dans votre livre, une certaine description du Bas-Meudon qu'on voudrait enlever de ces broussailles pour la placer dans un cadre à part, à côté d'un paysage de Jules Dupré. »

Mais en dépit du feuilleton de J. J., si en faveur encore dans ces années, et si lu pendant ce mois de décembre 1851, nous vendions en tout et pour tout une soixantaine d'exemplaires de l'infortuné EN 18.. Quelques mois après, l'éditeur Dumineray, le seul éditeur parisien qui avait consenti à mettre son nom sur la couverture de notre bouquin, nous priait de le débarrasser du millier d'exemplaires restant, dont l'emmagasinement le gênait. Et l'édition rapportée chez nous et jetée sur le carreau d'une mansarde, deux ou trois années après, comme nous étions montés dans cette mansarde, je ne sais plus pourquoi, nous nous mettions, chacun dans un coin, assis par terre, à relire un exemplaire ramassé dans le tas — et nous trouvions, ce jour-là, notre premier roman, si faible, si incomplet, si enfantin, que nous nous décidions à brûler le tas.

Aujourd'hui que plus de trente ans se sont passés depuis l'autodafé d'EN 18.., je n'estime pas beaucoup meilleur le volume, mais je le regarde, ainsi que Mme Sand m'a appris à le considérer, comme un intéressant embryon de nos romans de plus tard, comme un premier livre contenant très curieusement en germe les qualités et les défauts de notre talent, lors de sa complète formation, — en un mot, comme une curiosité littéraire qui peut être l'amusement et l'instruction de quelques-uns.

C'est mal fait, ce n'est pas fait, si vous le voulez, ce livre ! mais les fières révoltes, les endiablés soulèvements, les forts blasphèmes à l'endroit des religions de toutes sortes, la crâne affiche d'indépendance littéraire et artistique, le hautain révolutionnarisme prêché en ces pages ; puis quelle recherche de l'érudition, quelle curiosité de la science, – et dans quelle littérature légère de débutant, trouverez-vous ce ferraillement des hautes conversations, cette prestidigitation des paradoxes, cette verve qui, plus tard, tout à fait maîtresse d'elle-même, enlèvera les morceaux de bravoure de CHARLES DEMAILLY et de MANETTE SALOMON, et encore ce remuement des problèmes qu'agitent les bouquins les plus sérieux, et, tout le long du volume, cet effort et cette aspiration des auteurs vers les sommets de la pensée ? Oui, encore une fois, c'est bien entendu, un avorton de roman, mais déjà fabriqué à la façon sérieuse des romans d'à-présent.

Oh, ce qui fait le livre mauvais, je le sais mieux que personne ! C'est une recherche agaçante de l'esprit, c'est un dialogue dont la langue parlée est faite avec des phrases de livre, c'est un coquetage amoureux d'une fausseté insupportable, insupportable. Quant à notre style, il est encore bien trop plaqué du plus beau romantisme de 1830, de son clinquant, de son similor. On y compare le plus naturellement du monde la blancheur de la peau des femmes avec l'amalgatolithe, et les retlets bleuâtres de leur chevelure noire avec les aciers à la trempe de Coulauxa, etc., etc.

Il existe un vice plus radical dans le style de ce roman d'EN 18.. Il est composé de deux styles disparates : d'un style alors amoureux de Janin, celui du frère cadet, d'un style alors amoureux de Théophile Gautier, celui du frère aîné ; — et ces deux styles ne se sont point fondus, amalgamés en un style personnel, rejettent et l'excessif sautillement de Janin et la trop grosse matérialité de Gautier, un style dont Michelet voulait bien dire plus tard, qu'il donnait à voir d'une manière toute spéciale les objets d'art du XVIII siècle, un style peut-être trop ambitieux de choses impossibles, et auquel, dans une gronderie amicale, Sainte-Beuve reprochait de vouloir rendre l'âme des paysages et de chercher à attraper le mouvement dans la couleur, un style enfin tel quel et qu'on peut juger diversement, mais un style arrivé à être bien un.

Au fond, la grande faiblesse du livre, veut-on la savoir ? la voici : quand nous l'avons écrit, nous n'avions pas encore la vision directe de l'humanité, la vision sans souvenirs et réminiscences aucunes d'une humanité apprise dans les livres. Et cette vision directe, c'est ce qui fait pour moi le romancier original.

Tous ces défauts, je suis le premier à les reconnaître, mais aussi que de manières de voir, de systèmes, d'idées en faveur, à l'heure présente, auprès de l'attention publique, commencent à prendre voix, à balbutier dans ce méchant petit volume. On y rencontre et du déterminisme, et du pessimisme et voire même du japonisme.

Non vraiment, on ne peut nier aux auteurs un certain flair des goûts futurs de la pensée et de l'esprit français en incubation dans l'air. Et, pressentiment bizarre, l'héroïne de ce livre se trouve être une espionne prussienne.

Donc après m'être longtemps refusé à la réédition de ce premier livre, sur une toute récente lecture, je me suis rendu aux aimables et pressantes instances du vaillant éditeur belge, désireux de le joindre dans sa bibliothèque aux premiers livres des jeunes de ce temps.

Je demande seulement comme une grâce à mon lecteur de demain, qu'au lieu et place de Kistemaeckers, Bruxelles 1884, il veuille bien s'imaginer lire sur la couverture du volume, le titre de la première édition :

PARIS,
CHEZ DUMINERAY, ÉDITEUR,
RUE RICHELIEU,52.
1851


EDMOND DE GONCOURT.

Château de Jean d'Heurs, août 84.


(1) EN 18.. paraissait dans la première huitaine de décembre avec cette note au verso du titre : Ce roman a été livré à l'impression le 5 novembre. Sauf les couvertures, il était complètement imprimé le 1er décembre. Au reste, — qui le lira ?

mardi 9 mars 2010

Louis Petit de Bachaumont (1690-1771)


  • Anecdotes piquantes de Bachaumont, Mairobert, etc., pour servir à l'histoire de la société française à la fin du règne de Louis XV : 1762-1774 / avec des notes et une table bio-bibliographique publiées par Jean Gay, Membre de l'Institut national de Genève, section des Sciences morales et politiques.- Bruxelles : Gay et Doucé éditeurs, 1881.- III-320 p.-[1] f. de pl. en front. ; 19,5 cm.



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AVANT-PROPOS

Une dame Doublet réunissait chez elle une société de gens de lettres, parmi lesquels on remarquait Voisenon, Piron, Bachaumont, etc. Ce dernier avait rédigé de 1762 à 1771, année de sa mort, une manière de journal historique et littéraire fort intéressant, qui fut continué par d'autres littérateurs de la même société.

En 1777, furent publiés les 6 volumes écrits par Bachaumont, ainsi que les compléments pour les années suivantes. Le Recueil de Bachaumont offre l'image, prise sur le vif et au jour le jour, de la société française dans la période qui précéda de quelques années la Révolution. On y voit s'agiter cette aristocratie sceptique, libertine et vaniteuse, provoquant par ses vices la haine d'un peuple opprimé ; jouant avec les idées des philosophes, par mode et pour se distraire, sans pressentir la terrible révolution qui devait anéantir pour l'avenir ses privilèges et amener le règne de la démocratie.

Les premières éditions des Nouvelles à la main de Bachaumont parurent sous le titre de Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la république des lettres en France depuis MDCCLXII jusqu'à nos jours, ou Journal d'un observateur, contenant les analyses des pièces de théâtre qui ont paru durant cet intervalle ; les relations des assemblées littéraires ; les notices des livres nouveaux, clandestins, prohibés : les pièces fugitives, rares ou manuscrites, en prose et en vers ; les vaudevilles sur la Cour ; les anecdotes et bons mots ; les éloges des savants, des artistes, des hommes de lettres morts, etc. Le continuateur de Bachaumont était Mathieu François Pidansat de Mairobert, ancien secrétaire du roi, secrétaire des commandements du duc de Chartres, et censeur royal.

Après lui, Moufle d'Angerville se chargea de la suite des Mémoires secrets.

En 1830, M. Ravenel entreprit de donner une nouvelle édition annotée des Mémoires secrets ; mais il dut s'arrêter au quatrième volume. Cette édition intéressante par ses notes, est malheureusement un peu châtrée.

M. Paul Lacroix, le célèbre bibliophile Jacob, donna, en 1874, une nouvelle édition des Mémoires secrets de 1762 à mai 1771. Cette nouvelle édition a l'avantage d'être contenue en un volume in-12 ; plusieurs essais d'abrégés des ces Mémoires parurent, l'un en 1788, sous le titre : Choix des Mémoires secrets de Bachaumont, publié par Chopin de Versey, Londres, 2 volumes in-12 ; les autres : la Chronique scandaleuse, l'Espion des boulevards, le Journal des gens du monde, les Anecdotes du dix-huitième siècle, la Correspondance littéraire, politique et secrète, les Mémoires de Bachaumont, publiés par J. T. Merle (en 1808, 2 volumes in 8.)

La publication des anecdotes de Bachaumont avait été annoncée dès 1740 sous le titre de Nouvelles à la main ; elles ne parurent seulement qu'en 1762 sous le titre de Mémoires secrets, etc.

Une grande partie des anecdotes renfermées dans les Mémoires secrets de Bachaumont ne sont d'aucun intérêt aujourd'hui pour les curieux ; elles concernent des pièces dramatiques d'existence éphémère, pour la plupart, de petits scandales de gens inconnus de nos jours et ne méritant pas de l'être, de cancans de boudoirs, de suppositions et de négations. Toutefois, au milieu de ces potins, on trouve de-ci, de là des anecdotes vraiment curieuses et qu'il serait fâcheux de laisser tomber dans l'oubli ; ces anecdotes recueillies séparément sont d'une lecture facile et forment un tableau piquant des moeurs françaises à la fin du dix-huitième siècle.

dimanche 7 mars 2010

Maximes et lois d'amour


  • Recueil contenant les Maximes et lois d'amour, plusieurs lettres, stances, sonnets, rondeaux et diverses autres poésies / [Notice de J. Deschamps].- Rouen (88, rue Jeanne d'Arc) : Imprimerie de E. Cagniard, 1882.- VI-121 p. ; 17 cm.
    • Tiré à 250 exemplaires sur papier vergé de Hollande, tous numérotés. [Exemplaire] n°190.

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NOTICE

Les différentes pièces que nous présentons aujourd'hui aux bibliophiles font partie d'un Recueil imprimé à Rouen en 1666. Elles ont d'abord le mérite d'être rares, puis certaines d'entr'elles sont normandes, ce qui ne peut qu'en augmenter l'intérêt.

A cette époque où la Normandie tenait le premier rang parmi les provinces, il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'un certain nombre de personnes illustre y aient fixé leur résidence ; et les nobles personnages qui habitaient Roumare et Canteleu étaient évidemment de hautes personnalités d'un rang peut-être égal à celui du gouverneur de la Normandie, à qui cet ouvrage était dédié. L'administration de l'antique province était alors entre les mains du duc de Montausier, qui joignait à son titre de gouverneur ceux de Pair de France, Chevalier des Ordres du Roi, Gouverneur et Lieutenant-Général pour Sa Majesté en Angoulmois, Saintonge, haute et basse Alsace, etc.

Outre les diverses pièces en vers et en prose, lettres, stances, sonnets, rondeaux, que contient ce Recueil des Lois et Maximes d'Amour y tiennent une large place. C'est un motif éternellement jeune et qui exercera toujours la verve des poëtes ; mais, pour le bien chanter, peut-être trouvera-t-on difficilement un interprète plus délicat que le quatrain manuscrit suivant, inscrit sur la garde même de l'exemplaire original, et que nous n'avons pu résister au plaisir de reproduire ici :

Pour mes amours éterniser

Es arbres les veux inciser,

Car les arbres croistront toujours,
Ainsi croistrez-vous, mes amours.

J. DESCHAMPS.

vendredi 5 mars 2010

Jules François Félix Husson, dit Champfleury (1821-1889)


  • La Succession Le Camus / [Champfleury] ; avec un frontispice dessiné et gravé par Fr. Bonvin ; Les Amis de la Nature / [Champfleury] avec un frontispice gravé par Bracquemond d'après un dessin de Gustave Courbet et précédés d'une caractéristique des œuvres de l'auteur par E. Duranty.- Paris (97, rue Richelieu et passage Mirès) : Poulet-Malassis et de Broise libraires éditeurs, 1861.-XL-141-[1] f. de pl. en front. + 324 p.-[1] f. de pl. : couv. ill. ; 19,5 cm.- (Oeuvres illustrées de Champfleury ; 1).
    • Dans cet exemplaire Les Amis de la Nature sont placés en tête.

mercredi 3 mars 2010

Honoré Bonhomme


  • La Société galante et littéraire au XVIIIe siècle / par Honoré Bonhomme ; [Eaux-fortes de Malval].- Paris (1, rue des Saints-Pères) : Librairie ancienne et moderne Édouard Rouveyre, 1880.- XIII-178 p.-[1] f. de pl. en front. : ill. ; 20,5 cm.
    • Justification des tirages de luxe : 3 exemplaires sur peau de vélin, n°1 à 3 ; 12 sur papier du Japon, n°4 à 15 ; 15 sur papier de Chine, n°16 à 30 ; 20 sur papier teinté de Renage, n°31 à 50 ; 50 sur Whatman, n°51 à 100. Exemplaire sur papier vergé.


lundi 1 mars 2010

Francis Enne (1844-1891)


  • D'après nature : deuxième série / Francis Enne ; eau forte de Brunin.- Bruxelles : Henry Kistemaeckers, 1883.- 173 p.- [1] f. de pl. en front. ; 16 cm.