vendredi 30 octobre 2009

Jean de Tinan (1874-1898)


  • L'Exemple de Ninon de Lenclos amoureuse / par Jean de Tinan ; [ill. par P.-A. Masui-Castricque].- Bruxelles (64, rue Moris) : Editions de la Chimère, 1921.- 124 p. : ill. ; cm.
    • L'Exemple de Ninon de Lenclos amoureuse de Jean de Tinan, établi par Marcel Cerf pour les Editions de la Chimère, orné de compositions de P.-A. Masui-Castricque, tiré à 50 exemplaires sur papier de Hollande Van Gelder, numérotés de I à 50, 150 exemplaires sur papier vergé d'Arches, numérotés de 51 à 200, et 800 exemplaires sur papier vélin du Marais, numérotés de 201 à 1000, a été achevé d'imprimer le 28 ocotbre mil neuf cent vingt et un. Exemplaire n° 657.

mercredi 28 octobre 2009

Karel Weigner


  • L'Egalité des races européennes et les moyens de les améliorer / publié sous la direction de M. Karel Weigner, Professeur de la Faculté de Médecine de Prague, avec la collaboration de MM. Arthur Brozek, Jiri Maly, J. Matiegka, Vlad. Ruzicka et Hynek Pelc, [trad. du tchèque].- Maestricht , Paris, Bruxelles : A. A. M. Stols, 1935.- 163 p. ; 20 cm.
    • Extrait de la Nouvelle Encyclopédie des Sciences Naturelles publiée par la Deuxième Section de l'Académie Tchèque des Sciences et des Arts.

lundi 26 octobre 2009

Jean Lebrau (1891-1983)


  • Au pays de Tristan / Jean Lebrau ; [dessins originaux de R. Berton].- Saint-Calais (Sarthe) : Impr. Émile Lefeuvre, 1927.- n.p. : ill. ; 19,5 cm.- (Les Amis de Tristan ; 3).
    • De cette plaquette la troisième de la collection des "Amis de Tristan" publiée selon le vœu du "Jardinier du Parnasse" par les soins de M. Louis de Chauvigny il a été tiré quatre-vingts exemplaires numérotés hors commerce dont vingt sur papier San-Francisco teinté et soixante sur papier de luxe pur fil Vincent Montgolfier. [Exemplaire] n°78 avec envoi autographe signé à Joannin Ardouin.

samedi 24 octobre 2009

Carl Maubray


  • Contes Guillerets / Carl Maubray ; eau-forte de Léon Ribeaunardy.- Bruxelles (4, rue de Loxum) : Aug. Brancart, MDCCCLXXXIII (1883).- 124 p.- 1 f. de pl. en front. ; 17 cm.
    • Justification des tirages : 490 exemplaires sur papier vergé anglais, 10 exemplaires sur papier japon. [Exemplaire] n°... Envoi autographe signé : "Toutes mes câlineries au Chat noir, Carl Maubray."

jeudi 22 octobre 2009

Alphonse Allais (1854-1905)


  • Avec le sourire : Contes inédits du Sourire / Alphonse Allais ; choisis et présentés par Anatole Jakovsky et suivis de sept lettres inédites.- Paris : Les quatre Jeudis, 1955.- 226 p. ; 20 cm.
    • Il a été tiré de cet ouvrage dix exemplaires sur Hollande dont cinq numérotés de I à V et cinq hors commerce marqués H.C., et vingt exemplaires sur vélin pur fil du Marais, numérotés de 1 à 20 qui constituent l'édition originale. Exemplaire n° 1.

mardi 20 octobre 2009

Jacques Rivière (1886-1925)


  • De la sincérité envers soi-même / Jacques Rivière.- Paris (11, rue du Départ, 14e) : Les Cahiers de Paris, 1925.- 106 p. ; 19 cm.- (Les Cahiers de Paris. Première Série ; Cahier VI).
    • Le tirage de chaque cahier est limité à 1500 exemplaires numérotés, savoir : 50 exemplaires, N°1 à 50, sur vergé d'Arches ; 1425 exemplaires, N°51 à 1475, sur vélin d'Alfa des papeteries Lafuma ; 25 exemplaires, n°1476 à 1500 sur papier de Madagascar (ces derniers souscrits par les Médecins bibliophiles et les Bibliophiles du Palais). Exemplaire n°772.
    • Ce cahier, le sixième de la première série, a été achevé d'imprimer le 15 juin 1925, par Protat frères à Macon. Outre les 1500 exemplaires mis dans le commerce, il a été tiré CXVI exemplaires, dont X sur vergé d'Arches, VI sur papier de Madagascar et C sur vélin d'Alfa, numérotés de I à CXVI, et dits de presse.
    • Ont déja paru dans cette première série : Délibérations, par Georges Duhamel ; La Table qui parle, par Stéphane Lauzanne ; Erasme et l'Italie, par Pierre de Nohlac ; Les Plaisirs d'hier, par Jean-Louis Vaudoyer ; De l'Espagne, par Claude Tillier.

dimanche 18 octobre 2009

Léon Pierre-Quint (1895-1958)


  • Marcel Proust : sa vie, son œuvre / Léon Pierre-Quint.- Paris (6, rue blanche) : Aux éditions du Sagittaire - Simon Kra, 1925.- 300 p.-[4] p. de fac-simile. ; 21,5 cm.
    • Il a été tiré de cet ouvrage : 50 exemplaires sur Japon, numérotés de I à 50 ; 90 exemplaires sur Hollande, numérotés de 51 à 145 ; 900 exemplaires sur papier Bright-White, numérotés de 146 à 1045, constituant l'édition originale. Exemplaire n°801 à toutes marges.

vendredi 16 octobre 2009

Louis Petit de Bachaumont (1690-1771)


  • Table alphabétique des auteurs et personnages cités dans les Mémoires secrets pour servir à l'Histoire de la République des Lettres en France rédigés par Bachaumont, etc.- [Réimpression en fac-simile du XXe siècle ?].- Bruxelles : A. Mertens et fils ; Paris (10, rue de la Bourse) : Librairie des auteurs, 1866.- VIII-297 p. ; 19 cm.
    • Tiré à deux cents exemplaires numérotés tous sur papier de Hollande [pour la première édition].

AVERTISSEMENT

Les Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la république des lettres en France, depuis 1762 jusqu'à 1787, ont été rédigés, comme on sait, du moins les quatre premiers volumes et la moitié du cinquième, par Petit de Bachaumont ; ils furent continués après sa mort, survenue en 1771, par plusieurs auteurs et obtinrent assez de succès pour devoir être réimprimés, bien qu'ils comprissent trente-six volumes.

Les recherches dans un ouvrage aussi considérable, sont difficiles, et, bien que la lecture suivie n'en manque pas d'agrément, on comprend qu'il est bien peu de personnes qui aient eu le loisir et la patience de la faire toute entière. L'utilité de ses Mémoires, indispensables dans toute bibliothèque un peu complète, était donc bien réduite de ce qu'elle eût été s'ils avaient été pourvus d'une table alphabétique de tous les noms propres qui y sont cités. Cet inconvénient était si généralement reconnu que le ministère de l'instruction publique, en France, était sur le point de commander ce travail et de le faire imprimer à l'imprimerie impériale, lorsque l'on apprit que M. Warée, libraire parisien distingué, frappé, lui aussi, de cet inconvénient, rédigeait, de son côté, soigneusement cette table. Plus tard, M. Warée la céda au présent éditeur, qui la fit revoir avec soin et remanier en plusieurs parties. Les indications qu'elle contient peuvent servir pour les deux éditions différentes du Bachaumont, parce qu'elles ne se rapportent pas aux pages, mais aux dates, ce qui ne permet aucune ambiguïté.

J[ules] G[ay].

mercredi 14 octobre 2009

André Delpeuch


  • Du commerce des livres / André Delpeuch.-Paris (51, rue de Babylone) : [A. Delpeuch], 1928.- 66 p. ; 19,5 cm.
    • Cette édition a été tirée à : 20 exemplaires sur Hollande, numérotés de 1 à 20 ; 500 exemplaires sur Alfa teinté, numérotés de 21 à 500. [Exemplaire] n° 256.

lundi 12 octobre 2009

Jules Troubat (1836-1914)


  • Plume et pinceau : études de littérature & d'art / par Jules Troubat.- Paris (2, rue Bonaparte) : Isidore Liseux, 1878.-XII-348 p. ; 16 cm.
    • Il a été tiré de ce livre cent cinq exemplaires numérotés sur papier de Hollande, mis en vente à 5 francs.
    • Contient : Rabelais ; Voltaire ; Mérimée ; Talma ; L'Assommoir ; Napoléon et Robespierre ; M. Victor Hugo ; Le comte de Cavour ; La Fille Elisa ; Le prince de Bismarck ; M. Auguste Préault ; Théophile Gautier ; M. Gustave Courbet ; M. Daubigny ; M. J.P. Laurens ; M. Cabanel ; M. Champfleury ; Sébastein Bourdon, etc.

samedi 10 octobre 2009

Stendhal (1783-1842)


  • Ernestine ou la naissance de l'amour / Stendhal ; cuivres de Sacha Klerx.- Maestricht & Bruxelles : A. A. M. Stols, 1929.- 85 p.- [4] f. de pl. ; 23 cm.
    • Contient aussi : Félicie, ou Exemple de l'Amour dans la classe riche et Le Rameau de Salzbourg.
    • Composé en caractères Caslon, avec les lettrines d'Alphonse Stols. Imprimé en juillet 1929 par le Maître-Imprimeur A. A. M. Stols sur les presses de l'imprimerie Boosten & Stols à Maestricht. Le tirage est limité à : 4 exemplaires sur japon (A-D) contenant chacun un dessin original, et une triple suite sur chine, japon et hollande ; 20 exemplaires sur japon (I-XX) contenant chacun une double suite sur japon et sur hollande ; & 500 exemplaires sur papier "Savoy Antique" (I-500). En outre il a été tiré hors commerce quelques exemplaires sur japon et sur "Savoy Antique", marqués H.C. [Exemplaire] n° 457.

jeudi 8 octobre 2009

Henri Pajon (17..-1776)


  • Contes nouveaux et nouvelles nouvelles en vers / Henri Pajon ; précédés d'une étude bio-bibliographique de Fernand Mitton.- Paris (2, rue des Fossés Saint-Marcel) : Aux éditions d'art de l'Intermédiaire du Bibliophile, MCMXXVIII [1928].- XIV-139 p. ; 15,5 cm.- (Conteurs libertins du temps passé ; 2).
    • Cet ouvrage, le deuxième des "Conteurs libertins du temps passé", a été tiré à mille exemplaires numérotés dont vingt-cinq exemplaires sur japon impérial (1 à 25) et neuf cent soixante-quinze exemplaires sur annam de Rives (26 à 1000). En outre, il a été tiré, sur japon ancien, une suite libre de six planches gravées à la pointe sèche, par Léon Courbouleix, et réservée aux cent premiers exemplaires. Exemplaire n°493.

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HENRI PAJON
ET LES
PETITS CONTEURS

SI l'on examine l'œuvre des Conteurs du Tempe Passé et plus particulièrement du XVIIIe siècle, on est frappé par la diversité et la technique particulière de ce genre de littérature. Le conte en vers, avec sa facture légère, retrace en quelque sorte les mœurs d'une époque ; mais il « n'appartient pas plus à la poésie que le roman historique à l'histoire ». La crudité des expressions, la négligence du style constituent les condi­tions indispensables à son existence.

L'évolution du conte en vers se divise en deux périodes bien distinctes. La première s'étend de 1675 à 1745, c'est-à-dire de La Fontaine à Piron ; les contes tirent alors leur origine des poèmes italiens et des fabliaux français du Moyen âge. La seconde va de 1765 à 1800 et les auteurs s'inspirent des faits plaisants et connus ou de bons mots colportés un peu partout.

Certains, par snobisme, ont affecté de mépriser ou d'ignorer, en les considérant comme futiles ou immorales, des œuvres parfois charmantes, un peu libres sans doute, mais qui se réhabilitent par leur verve et par leur esprit.

Les délicats conteurs, pour satisfaire aux fantaisies du moment, rivalisèrent de libertinage, de grivoiserie, de frivolité. Ils recherchèrent même la galanterie pimentée et, poussant quelquefois jusqu'à l'érotisme, s'ingénièrent à chanter la vo­lupté et les variétés de tous les plaisirs sensuels.

A côté des petits poètes de l'Amour, les grandes figures littéraires comme Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Diderot, Montesquieu, pour ne citer que les plus célèbres, sacrifiaient au goût du jour.

Toutes ces productions libertines ou licencieuses renchérissaient les unes sur lei autres. On les vendait partout sur des mannes : le long des ponts, sur les boulevards, à la porte des spectacles ; mais surtout sous les galeries du Palais-Royal, cet ancien Palais-Cardinal, offert par Louis XIV à Monsieur, son frère, et que Philippe d'Orléans, Régent de France, devait souiller de ses dé­bauches.

En dépit de son agrément, le conte en vers finit par disparaître, parce qu'il ne correspon­dait plus aux habitudes à qui prirent naissance après la Révolution.

De tous les Conteurs Galants du Temps Passé, seuls Grécourt, Dorat, Nogaret, Robbé de Beau­veset et le bouillant Piron ont survécu. Piron, surtout par ses Œuvres Badines et son Ode à Priape, œuvre de jeunesse, dont beaucoup igno­rent le texte et qui est devenue immortelle, avec ion auteur, parce que François Le Febvre, che­valier de la Barre, la récita, un soir d'orgie, devant un crucifix. Ce blasphème valut au jeune étourdi d'Abbeville, par arrêt du 20 février 1766, d'avoir la tête tranchée, son corps jeté au feu et ses cendres lancées au vent.

Nombre de ces conteurs, et des meilleurs, sont tombés dans l'oubli, comme les Vergier, les Vasselier, les Jean-Baptiste Rousseau, les Pajon. Il convient de les faire mieux connaître en rééditant leurs œuvres.

Henri Pajon vit le jour à Paris sans que ces biographes aient pu préciser la date de sa naissance. Après de brillantes études de droit, Pajon devint avocat au Parlement de Paris.

On trouve sa première signature au XVIIIe siècle, dans le Mercure de France du mois de juillet 1725 au bas d'une Épître envoyée à M. le.... par M. Pajon, pour lui demander d'entrer à son conseil. Il est permis de supposer que c'est à cetteépoque que le jeune homme se fit inscrire au bar­reau. Au cours de sa longue carrière, il écrivit, d'ailleurs, divers ouvrages juridiques.

Cependant, l'avocat Pajon aurait été sans doute entièrement effacé s'il n'avait pris la fantaisie de composer quelques romans et pièces de vers pendant ses heures de loisirs. Il acquit même une certaine notoriété en 1753 en publiant ses Contes Nouveaux et Nouvelles Nouvelles en vers dont il y eut plusieurs rééditions dont une la même année que l'originale.

Ces contes et nouvelles écrite avec maîtrise et traités avec beaucoup de souplesse et de clarté permirent à Henri Pajon de s'entourer de l'es­time littéraire de ses contemporains. Les sujets en sont généralement nouveaux et variés. Nous citerons notamment : La Bonne Compagnie, la Soubrette, le Van, le Carillonneur, la Che­mise, les Trois Chevilles, les Méneschmes, les Oiseaux, les Bonnes Tantes.

Henri Pajon envoyait régulièrement ses pro­ductions poétiques au Ministre des Affaires Etrangères, Voyer de Paulmy d'Argenson, qui les prisait particulièrement. On en trouve la confirmation dans une lettre du 21 juillet 1756, conservée à la Bibliothèque de l'Arsenal, et par laquelle le poète lui adresse « des vers sur un événement de son ministère » (Ode sur la prise de Port-­Mahon) et lui rappelle qu'il lui a fait « tenir tous ses ouvrages, y compris le Prince Joly ». Il y a lieu de penser que, cette foie, l'inspiration de l'auteur ne satisfît pas le ministre car en marge de la lettre il traça de sa main : « Répondu le 22 juillet. — Très médiocre. »

Henri Pajon ne connut jamais cette appré­ciation peu flatteuse du parquis d'Argenson, ce qui ne l'empêcha pas de s'exercer dans tous les genres de littérature comme on pourra en juger par celle bibliographie de ses Œuvres :

Histoire du Prince Joly et de la Princesse Feslée. Amsterdam 1740, deux parties en un volume in-12. Il y eut deux réédition de cet ou­vrage : l'une en 1743, l'autre en 1746.

Les Aventures de la Belle Grecque (Iphi­génie) traduites de l'anglais de milord Guinée (composées par H. Pajon). Paris Lesclapart, 1742, un volume in-12.

Histoire des Trois Fils d'Haly Bassa et des Trois Filles de Siroco, gouverneur d'Alexan­drie, traduite du turc (composée par H. Pajon). Leyde (Paris), 1796, un volume in-12.

Histoire du Roi Splendide et de la Prin­cesse Hétéroclite. Paris, 1748, deux volumes in-12.

Contes Nouveaux et Nouvelles Nouvelles en vers. A Anvers en 1753, un volume in-12. Titre gravé avec vignette représentant une tête d'âne surmontant une lyre. Édition originale dont on trouvera le texte intégral dans le présent ouvrage.

Contes Nouveaux et Nouvelles Nouvelles en vers. -Anvers, à l'Ane Rouge Lyrique, sans date (1753) un volume in-8, deuxième édition, devenue aussi rarissime que la première.

Contes Nouveaux et Nouvelles Nouvelles en vers. « Réimpression sur le texte de l'édition originale ». Luxembourg, Imprimerie particu­lière, 1866, un volume in-16.

Essai de poème sur l'Esprit. Sans lieu, 1757, plaquette in-8 de 16 pages.

Observations sur les Donations. Paris, 1761, un volume in-12.

Dissertation sur les articles XV et XVI de l'Ordonnance de 1731 concernant les Dona­tions. Paris, 1765, un volume in-12.

Henri Pajon a encore publié des Pièces Fu­gitives dans le Mercure de France, des années 1744 et 1747, sous le pseudonyme de Monsieur Jacques, marchand évantailliste.

En 1798, les Contes et Nouvelles de Pajon donnèrent lieu à une supercherie littéraire. Le libraire Vincent les réimprima sous le titre d'Œu­vres Posthumes et Facéties de Mirabeau le Jeune, deuxième édition, à Paris, chez Vincent, imprimeur rue des Jeûneurs n°1625, an VIII, avec un frontispice, non libre, un volume petit in-12. Cette réédition ne reproduit que trente-six contes, alors que l'édition originale en contient trente-­huit. On ne sait, si, dans sa pensée, l'éditeur attribua, réellement, ce recueil au Vicomte de Mirabeau qui avait déjà publié un volume de Facéties, (Côte-Rôtie, 1790, imprimerie de Boivin, deux parties en un volume in-12) ou s'il jugea plus avantageux de le mettre au compte du fameux Mirabeau-Tonneau, frère puîné du grand orateur de la Révolution Française : Honoré, Gabriel Riquetti, comte de Mirabeau, auteur du Libertin de Qualité ou Ma Conver­sion, ouvrage très licencieux.

Tel est le bagage littéraire d'Henri Pajon qui ne consacra pas moins un zèle honorable à sa profession d'avocat. Il s'éteignit à Paris, à un âge avancé, au cours du mois de mars de l'an­née 1776.

Paris, 7 mai 1928.

FERNAND MITTON.

mardi 6 octobre 2009

Louis Émié (1900-1967)


  • Louis Émié présenté par A. Loranquin : deux poèmes, une bibliographie.- Rodez : Éditions Subervie, 1958.- 46 p.-1 f. de pl. ; 19 cm.- (Visages de ce temps ; 4).
    • Il a été tiré de cet ouvrage, le quatrième de la collection Visages de ce temps, 25 exemplaires sur papier chiffon Annonay, numérotés de 1 à 25.

dimanche 4 octobre 2009

Gérard Walschap (1898-1989)


  • Houtekiet / Gérard Walschap ; traduction de Roger Verheyen, introduction de Guido Eeckels, [ill. de A. Linglet].- Bruxelles (10, Place du Musée), Paris (18, Boulevard des Invalides) : Editions de la Toison d'or, 1942.- VI-333 p.-12 f. de pl. ; 20 cm.
    • Il a été tiré de cet ouvrage mille exemplaires sur vélin des papeteries du Pont-de-Warche, comportant 12 bois originaux de A. Linglet, numérotés de 1 à 1000. Lettrines de Godefroid et Deroeck. Exemplaire n°560.

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INTRODUCTION

Dans la littérature flamande d'aujourd'hui, l'auteur du présent roman occupe une place de premier plan.

Au lendemain de la guerre de 1914-1918, au moment où se clôturait pour les peuples d'Occident une période de tumultes douloureux et que commençait pour les uns une ère d'extraordinaires et fallacieuses félicités, pour les autres une époque de souffrances et de veille, la Flandre affronta les temps nouveaux avec un handicap et une avance. D'une part, elle se trouvait profondément déçue dans ses espérances politiques et retombait dans l'ornière de ses vieilles misères, dont un grand sursaut impuissant l'avait, un moment, soulevée. D'autre part, elle accédait, pour la première fois depuis des siècles avec la magnifique et fructueuse réceptivité d'un peuple resté jeune et intact, aux multiples et diverses richesses de la culture européenne. Alors que, dans les pays environnants, de nouvelles et éphémères esthétiques naissaient au milieu des ivresses ou des tremblements et que se renouvelait chaque jour le visage des arts et de la littérature, la Flandre, qui, jusqu'à ce moment, avait vécu repliée sur elle‑même, anxieuse de se conserver et de se défendre, s'ou­vrit miraculeusement aux courants extérieurs. Avec une intuition infaillible, ses peintres, ses écrivains, ses poètes surent dissocier, dans ces apports étrangers, l'essentiel du secondaire, le vrai du clinquant, le factice du réel. Leur génie, en ces années d'effervescence, fut surtout un génie fait de bon sens. Peut-être est-ce leur sensualité, c'est-à-dire leur aptitude à approcher les idées et les choses sous leur aspect le plus positif, qui les sauvegarda des excès et des faillites. Toujours est-il qu'alentour, après quel­ques années, les saltimbanques et les dompteurs durent rouler leurs nattes, au moment de la déconfiture esthé­tique qui suivit de près la grande dépression économi­que de l'Europe tandis que nos écrivains et nos artistes purent sans grand dommage poursuivre leurs travaux. Aujourd'hui encore et dans des circonstances nouvelle­ment bouleversantes, ils n'ont pas besoin d'effacer ou de recommencer ; depuis vingt ans, ils continuent.

Cette continuation n'est pas le résultat d'une routine, mais le fruit d'une série d'ajustements judicieux. Dans l'art du roman, ces ajustements ont été le fait de quelques grands auteurs, qui ne se contentèrent pas du souci d'être à la page ou de faire à n'importe quel prix du neuf, mais que leur instinct ou leur esprit critique a fait s'approcher toujours davantage de l'exactitude.
Ils revenaient de très loin : pendant de longues années, en effet, le roman flamand s'était nourri des seuls et fades sucs de la littérature conventionnelle et du bien-écrire. Le renouveau d'après 1918 fut d'abord marqué par une immense curiosité intellectuelle. Les esprits, affamés, se jetèrent sur toute la production mondiale qu'ils pouvaient atteindre. Il n'est sans doute pas de peuple d'Europe, - et certes nul d'aussi peu "cultivé" que le peuple flamand de ce temps - qui lut tant à cette époque, avec un tel enthousiasme et tant de solide ingénuité. De ce vaste brassage d'idées et de tendances, quelques écrivains, dont certains s'astreignirent d'abord à une patiente prospection, retirèrent des enseignements précieux et durables.

Gérard Walschap ne se contenta pas d'explorer les littératures modernes. Pendant toute la durée de son activité de critique - qui fut, dans l'histoire récente de notre culture, une véritable "époque" - il ne cessa de confronter les résultats acquis ailleurs avec la pauvreté des disponibilités d'ici. A la lumière des exemples pris dans la littérature des pays les plus divers, il commença par édifier, morceau par morceau, une méthode d'appréciation réfléchie et réaliste ; simultanément, il élaborait dans ses grands traits sa conception personnelle du roman, - telle qu'il allait, par la suite, la mettre en pratique.

Cette conception est avant tout "anti-littéraire", en ce sens qu'elle fait fi du pittoresque, du conformisme et du laisser-aller qui alimentaient encore nombre d'œuvres de chez nous. Elle rompait avec toutes les conventions, à commencer pas les plus solides, avec les dispositifs de trompe-l'œil et les procédés factices par lesquels trop de nos écrivains entretenaient dans nos lettres une atmosphère de paresse, de complaisance dans la banalité et de mollesse dans l'art d'écrire. Elle entendait renouer avec le récit pur, avec cet art de raconter resté si vivace au sein du peuple flamand, avec le discours direct et dépouillé de la narration orale. C'était une tentative de sauver la littérature en la reniant. Certains Scandinaves, les Russes d'hier et d'aujourd'hui n'enseignaient pas autre chose.

Voilà quant à la forme. Pour le fond, il suffisait à Gérard Walschap de puiser dans les infinies réserves dra­matiques de la vie individuelle ou collective, d'en écarter la superficie anecdotique, de mettre à nu les structures des destinées humaines. Ici aussi, il fit œuvre de nova­teur : brisant résolument avec les habitudes et les poncifs de la psychologie, il inaugura dans les lettres flamandes un réalisme véridique et mesuré, qui ne cherche ni à dis­simuler ni à enfler, mais qui discerne le côté exception­nel, miraculeux, extraordinaire, fatal de toutes choses et confère à chacune d'elles son allure et son sens.

Ainsi Gérard Walschap en vint-il à écrire, après nom­bre d'autres romans, "Houtekiet", son livre le plus im­portant et qui se situe un peu en dehors et au-dessus du reste de sa production. Ce qui le différencie, en effet, des précédents, c'est une chaleur, un optimisme, une étendue de souffle et de dessin qui en font une œuvre épique. Les récits de notre auteur avaient eu, jusqu'à présent, un ca­ractère volontaire, prémédité, contenu. A chaque nouveau roman, on trouvait, dans ces pages, comme le produit étrange et déconcertant d'une pêche dans les grandes profondeurs sous-marines. Cela grouillait de visages familiers et cependant effrayants, de statures et d'ombres replacées dans cette obscurité et ce mystère, qui sont au cœur même de la lumière. Cette fois, Gérard Walschap se laisse aller librement aux amples mouvements d'une puissante aventure collective, il peint, à larges coups de la brosse et du couteau, non plus un tableau, mais une vaste fresque. Au centre se dresse Houtekiet, personnage qui, encore tout accroché à la réalité sensible, commence déjà à s'élever vers les inaccessibles hauteurs du mythe, entraînant avec lui, parmi un tourbillon de cris, de gestes et de souvenirs, une foule d'êtres dans les traits desquels nous percevons comme autant de reflets différents de ce héros. Avant que cette vision ne se perde dans le fond de la mémoire populaire, à mi-chemin de son ascension, Gérard Walschap la tient un moment arrêtée et nous la décrit en un discours à la fois large, précis et rapide.

Un mot encore de cette traduction. J'ai dit comment l'auteur s'efforce de purifier le roman de ses scories, de ses miasmes et de ses vaines, comment il entend suppléer par l'allure immédiate de la parole au vide que laisse la "Littérature" congédiée. Il lui suffit, pour cela, de mettre sa voix et ses mots au diapason du langage parlé, d'écrire dans ce mélange digressif, apparemment lâche mais combien contrôlé, de discours direct et indirect, qui est le propre des conteurs qui n'écrivent pas, mais qui aussi, dans un livre, exige la plus sévère des disciplines. Chaque langue a ses lois, ses habitudes, ses comportements empiriques, sa saveur. Il n'est pas aisé de les transposer d'un idiome dans l'autre. J'estime que le traducteur a eu raison de s'acquitter de sa tâche avec fidélité et rigueur. Sous cette écorce, qui est nôtre, on trouvera un fruit qui est à la fois art et vérité. La rudesse de fond et de forme de ce livre fait qu'il tranche sur la masse de la production courante de langue française. Si ce n'est pas précisément là sa plus grande qualité, ce sera en quelque sorte son certificat d'origine.

Guido EECKELS.

vendredi 2 octobre 2009

Jules Sandeau (1811-1883)


  • Vie et malheurs de Horace de Saint-Aubin : Honoré de Balzac / Jules Sandeau ; avec des illustrations de Honoré Daumier.- Paris : Pressédition, 1948.- 153 p. : ill. ; 17,5 cm.- (Œuvres oubliées de Balzac ; 1).
    • Cet ouvrage le premier de la collection des "œuvres oubliées de Balzac" a été achevé d'imprimer pour Presséditions, à Paris sur les presses de l'Imprimerie de La Plaine du Rhône S.A. à Aigle le mercredi trente et un décembre mil neuf cent quarante sept.

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INTRODUCTION

Dans deux ans, nous célébrerons le premier centenaire de la mort de Balzac. Nous avons voulu apporter notre tribut à cet évènement d'une si haute importance en publiant une édition agréable et pratique des œuvres de jeunesse et des œuvres oubliées du plus grand romancier français de tous les temps.

Nous commençons notre publication par les œuvres complètes que Balzac fit paraître chez Souvairan en 1836, sous le nom de Horace de Saint-Aubin qui fut un de ses nombreux pseudonymes de jeunesse. Nous publions en tête de notre édition l'étude que Jules Sandeau fit de la vie et des malheurs de Horace de Saint-Aubin. Cette vie romancée de Balzac, telle qu'il eût désiré la vivre, et mal connue et doit intéresser tous les balzaciens.

La Dernière Fée, ou la Nouvelle Lampe merveilleuse, a paru pour la première fois en 1823 puis, considérablement augmentée en 1824 ; dans les œuvres complètes de 1836. Depuis lors, elle n'a jamais été rééditée.

Nous avons illustré nos textes oubliés de Balzac au moyen de bois de Daumier. Pour une raison qui nous échappe, ces bois admirables sont beaucoup mois connus que les lithographies de l'illustre dessinateur.

Ainsi, nous donnons ici une facette inconnue de l'œuvre des deux hommes dont le génie fut si voisin.

C.