samedi 16 juillet 2011

Vacances


Miscellanées (le blogue) est en pause jusqu'au 15 août inclus.
Reprise des émissions de billets bibliographiques le mardi 16 août à 8h00.

jeudi 14 juillet 2011

Herbert-Maurice Van der Spleen (1828-1858)


  • Le Libertin de Delft : poèmes / de H.-M. Van der Spleen (1828-1858) [auteur présumé] ; repris et présentés par A. B., bois gravés de N. P.- Paris (91, boulevard Saint-Germain) : A la Tournelle, en vente chez Le François, 1947.- 99 p. : ill ; 14 cm.
    • Il a été fait de cet ouvrage un tirage unique à 500 exemplaires sur papier du Marais, numérotés de 1 à 500. [Exemplaire] n°412.



PRÉFACE

Vivant à l'ombre d'une rosière orageuse, je n'osai pas même indiquer ma qualité d'éditeur quand pour la première fois, en octobre 1930, je publiai la présente version du Libertin de Delft, ouvrage par moi revu, mais dû sous sa forme originale (versifiée dans les mêmes mètres, beaucoup plus longue, et sans titre) à la plume d'un avarié flamand quelque peu prolixe et grossier : ouvrier imparfait du vers, poète exceptionnel. Aujourd'hui je peux avouer mon crime. Mais, d'abord, je répéterai le peu que je sais de l'étrange débauché qui, au milieu du Second Empire, remit à mon aïeul E. B. le manuscrit primitif.

Herbert-Maurice Van der Spleen, sous ce nom ou un autre, vit le jour, selon ce que mon grand-père avait retenu de ses affirmations, dans le canton de Dunkerque en 1828. Fils d'une dame galante et de son protecteur stipendié, il vagabonda de même sorte sans que les contributions de ses amantes parvinssent à le tirer de la misère. Bien plus, c'est de la dernière d'entre elles, Beppy Van Grochtenberg, qu'il emprunta l'effroyable mal qui fait le sujet de son grand ouvrage. Il ne devait pas avoir atteint trente ans quand il mourut, déjà en complet état de pourriture, et d'ailleurs fou furieux, dans la ville de Delft, en Hollande.

Par quel hasard le père de mon père, alors contrôleur des Douanes dans nos Flandres, rencontra-t-il, au cours d'un voyage à La Haye, l'obscur Van der Spleen ? Une lettre du vénérable aïeul, datée du 15 décembre 1857, fait foi de la rencontre : « Dans un petit cabaret de Delft, écrit-il, où j'étais entré, sur l'appel d'une fille blonde, pour goûter quelque délassement amoureux, je me trouvai soudain face à face avec l'homme le plus éprouvé qu'on puisse voir. Il était si vérolé qu'il en semblait presque lépreux, la plus grande partie de son nez et de ses yeux ayant été dévorée par le mal. Emu de pitié, j'adressai quelques mots au misérable qui me répondit en français sur un ton sarcastique, puis prodigieusement ému. Dans un coin sombre de la salle, je reçus ses confidences. Il m'avoua finalement qu'il avait été proscrit de France après certains délits, et que présentement, pour adoucir les peines de l'exil, il consacrait à faire des vers tous les loisirs que lui laissait la vérole. De fil en aiguille, il en vint à me soumettre un manuscrit de ses poésies. Il me les fit accepter de force, disant qu'il était sur le point de se pendre, et n'avait aucune chance de trouver d'ici-là un éditeur. Bref il prétendait me confier le soin de sa gloire posthume. Je mis donc son livre dans ma poche, et nous nous serions quittés les meilleurs amis du monde si mon homme, au moment de me dire adieu, ne s'était précipité sur moi comme pour m'embrasser. J'avais réussi à me délivrer à temps de l'horrible étreinte, quand la cabaretière me déclara que ce pauvre diable avait ainsi la manie de mordre les lèvres de tout le monde pour se décharger de sa maladie... »

Mon grand-père ajoute qu'il se trouva touché, en feuilletant le palimpseste, de tant de talent et d'infortune. Toutefois, j'ai honte de le dire, E. B. qui avait, sur la rime de la masculine avec la féminine et le mariage du vers de sept pieds et demi avec celui de neuf, les préjugés de son temps, se contenta de ranger cela dans ses tiroirs. Il fallut sa mort pour que la liasse effrangée, mêlée à ses propres ouvrages, revînt à mon père, dans la bibliothèque de qui je l'ai découverte en 1923 avec moins d'admiration que de frayeur. Je montrai plus tard cette vérolopopée à mon ami Lassalle qui cria au génie et déclara que, si l'on ne pouvait songer à éditer une œuvre aussi longue, aussi diffuse, aussi relâchée, ce serait rendre service à la science, sinon aux lettres, que d'en mettre à la portée des lecteurs médecins les passages les plus remarquables. Enfin il me demanda si j'étais prêt à entreprendre cette adaptation, moyennant une rétribution qui, modeste, m'aiderait néanmoins à offrir une fourrure à ma vertueuse épouse.

Je n'avais rien à refuser ni à Lassalle ni à ma femme. Je me mis donc en devoir d'extraire des quatre cents pages environ que renfermait le manuscrit, imparfaitement lisible, de Van der Spleen les passages qui, avec le moins de ratures et de gravelures, me paraissaient recéler le plus de poésie et de sens. Je corrigeai certains morceaux, j'en reversifiai d'autres entièrement : veillant toutefois, en rendant le texte digeste, à ce qu'il restât ce qu'il était essentiellement à mes yeux : le plus éclatant témoignage des déformations que peut apporter dans l'esprit d'un artiste, fût-il amateur, le mal de Naples.

Il est sans exemple, en effet, qu'un poète atteint de ce mal ait pensé à coucher par écrit ses suprêmes réflexions, ses volontés dernières et ses entretiens avec son curé et son tabellion, qu'il ait décrit ses maux, peint ses humeurs, donné un document si véritable des états mentaux d'un malade de son espèce : j'en veux pour témoin certain article qu'un médecin des plus éminents, le Docteur J. S. d'Astaffort, sous la signature de « l'Homme aux Bésieles », fit paraître sur le livre de Van der Spleen dans le Concours Médical du 7 décembre 1930: « Si je me plais, dit le savant critique dans un style dont il est seul responsable, à vous signaler cette mise aux presses, c'est parce qu'elle me semble très démonstrative, outre de l'originalité de la confession inédite, du double effet du tréponème sur les centres psychiques de la création artistique : de cette alternance inexplicable chez les artistes « Ʃ-nerveux » de trivialité rude et d'élans déconcertants ». Et de dénoncer, avec un sens clinique vraiment aigu, dans le livre de Van der Spleen, « cet érotisme pathologique cru et exacerbé, cette sarabande infernale de l'intelligence qui sombre et qui se raccroche (comme l'existence organique dans le domaine physique au signe terrible de la carphologie sexuelle), aux sources les plus désordonnées, les plus impétueuses, les moins pures de l'instinct fondamental de survie ».

Le Docteur J. S. met ici le doigt, évidemment, sur le nœud de l'intérêt. Mais combien plus volontiers je citerais, s'il vivait encore pour m'y autoriser, la lettre de cet illustre philosophe académicien, selon qui le Libertin de Delft constituait « la plus haute leçon de morale qu'ait reçue, depuis la pollution lamatique, l'humanité trébuchante et souffrante », ou la communication de ce directeur du Comité d'Hygiène qui souhaitait que « l'intégralité du texte de Van der Spleen fût placardée à l'intérieur de tous les édicules », laissant entendre que les clients habituels des courtisanes y trouveraient un avertissement à la fois plus attrayant et plus solennel que dans les affiches multicolores où triomphe la réclame prophylactique.

Je fus, comme on le pense, le premier à tirer profit de ce redoutable enseignement, et le fait est que je n'ai jamais, depuis lors, touché la main d'une femme sans grelotter de terreur à l'idée que je pourrais devenir un jour l'égal de Van der Spleen. Que la guerre ne m'a-t-elle épargné autant que la débauche ! Je commis la folie sur la fin de 1939, en même temps que je dispersais aux quatre coins de la France mes propres cahiers, d'envoyer ceux du grand Flamand à Dunkerque, sa ville natale, où ils devaient suivre dans les flammes le sort de tant d'autres trésors. Ainsi a disparu, avec la seule preuve matérielle de l'existence de Van der Spleen, la somme de son œuvre authentique ; et ma modeste adaptation de 1930 en reste le seul débris. Que de fois ai-je regretté de ne pas l'avoir faite plus complète, plus fidèle, plus respectueuse ! Quels signes plus émouvants de l'affreuse tare eussent été, outre le désordre des idées et la crudité des termes, ces mètres boiteux, ces césures forcées, ces cacophoniqnes assonances ! Du moins excusera-t-on, j'espère, les disparates qu'offre ici et là cette collaboration d'un libertin téméraire et d'un innocent phobique ; non plus ne m'imputera-t-on telle scorie gardée de Van der Spleen, ne lui imputera-t-on telle cheville échappée à ma muse trop prompte. Sur « ce fou sublime dont le rire fait mal » — pour citer encore une fois le Docteur J. S. — j'appelle, en terminant, non l'indulgence d'un public trop facilement porté sur les œuvres cyniques, mais la curiosité sévère du monde savant.

A. B.


mardi 12 juillet 2011

Victor Stuyvaert (1897-1974)


  • Treize chansons populaires du pays de France / illustrées de bois de Victor Stuyvaert.- Anvers : Édition de la Fourmi - J.-E. Buschmann, 1922.- n.p. : ill. ; 16,5 cm.
    • Il a été tiré 10 ex. sur Japon avec double suite des planches : 1° en sanguine sur papier ancien, 2° tirage après destruction en noir sur pelure, marqués de A à J et 500 ex. sur Hollande numérotés de 1 à 500. Exemplaire n° 383.


dimanche 10 juillet 2011

Henry Poulaille (1896-1980)


  • Le Pain quotidien / Henry Poulaille ; lithographies et dessins de Pierre Leconte.- Paris (10, rue Mayet) : Les Éditions nationales, 1944.- 356 p.-[16] f. de pl en coul. : ill. en coul. ; 27,5 cm.- (La vie en France au début du XXe siècle).
    • Cet ouvrage a été achevé d'imprimer, pour le texte sur les presses de l'imprimerie Julien Frazier, à Paris et pour les lithographies par les ateliers Mourlot frères le 8 décembre 1944. L'illustration de cet ouvrage comporte trente-trois dessins in-texte et seize lithographies hors-texte. Il a été tiré dans le format in-quarto carré cent exemplaires sur papier vélin d'Arches numérotés de I à C et trois cents exemplaires sur papier pur fil Johannot numérotés de 1 à 300. Il a été réimposé d'autre part au format in-quarto tellière une édition sur papier chiffon d'Annonay dont tous les exemplaires ont été numérotés. Exemplaire [n°] V. sous coffret comprenant une suite en noir, une suite en couleur et de 6 dessins refusés



L'ouvrage est accompagné d'un fascicule :


  • Présentation de 1900 / Léon-Paul Fargue ; dessins de Dignimont.- Paris (10, rue Mayet) : Les Éditions nationales, 1944.- n. p. : ill. en coul. ; 27,5 cm.-
    • Cet ouvrage a été achevé d'imprimer sur les presses de l'imprimerie Julien Frazier, à Paris le 15 décembre 1944. L'illustration de cet ouvrage comporte douze dessins in-texte de Dignimont coloriés au pochoir. Il a été tiré dans le format in-quarto carré cent cinquante exemplaires sur papier vélin d'Arches numérotés de I à CL et quatre cent soixante-quinze exemplaires sur papier pur fil Johannot numérotés de 1 à 475. Exemplaire [n°] V.

vendredi 8 juillet 2011

Abel Hermant (1862-1950)


  • Le Rat / par Monsieur Abel Hermant.- Paris (104, faubourg Saint-Honoré) : Éditions Paul Iribe, 1913.- 144 p. ; 33 cm.
    • Il a été tiré de cet ouvrage cinq cents exemplaires tous numérotés. Cent exemplaires sur Japon impérial des manufactures de Shizuoka, numérotés de un à cent mis, dans le commerce au prix de cinquante francs, et quatre cents exemplaires sur Hollande Van Gelder à la forme, mis dans le commerce au prix de vingt-cinq francs. Exemplaire n°195, broché sous emboitage.

mercredi 6 juillet 2011

Paul Morand (1888-1976)


  • Papiers d'identité / Paul Morand.- Paris (61, rue des Saints-Pères) : Éditions Bernard Grasset, 1931.- 348 p.-[1] f. de pl. ; 20,5 cm.- (Œuvres de Paul Morand ; 3).
    • Ce volume, le troisième des œuvres de Paul Morand dans la Bibliothèque Grasset, a été tiré sur vélin pur chiffon Lafuma et achevé d'imprimer le 23 février 1931, par F. Paillart, imprimeur à Abbeville. Il a été tiré en sus quarante exemplaires, numérotés vélin pur chiffon I à XL. Avec cette édition il a été tiré douze exemplaires sur papier Madagascar, numérotés Madagascar I à XII. Exemplaire vélin pur chiffon A 22.

lundi 4 juillet 2011

Paul Morand (1888-1976)


  • Magie noire : Chronique du XXe siècle / Paul Morand.- Paris (61, rue des Saints-Pères) : Bernard Grasset, 1928.- 303 p. ; 20,5 cm.- (Œuvres de Paul Morand ; 1).
    • Ce volume, le premier des œuvres de Paul Morand dans la Bibliothèque Grasset, a été tiré sur vélin pur chiffon Lafuma et achevé d'imprimer le 20 juin 1928, par F. Paillart, imprimeur à Abbeville. Il a été tiré en sus quarante exemplaires, numérotés vélin pur chiffon I à XL. Avec cette édition il a été tiré douze exemplaires sur papier Madagascar, numérotés Madagascar I à XII. Exemplaire vélin pur chiffon [N°] 242.