mercredi 21 novembre 2007

Franz Hellens (1881-1972)


  • Les Clartés latentes / par Franz Hellens.- Bruxelles (Abbaye de La Cambre) : Les Amis de l'Institut Supérieur des Arts Décoratifs, [1932].- 52 p., 25,5 cm.- (Série des Auteurs Belges ; 7).
    • Les « Amis de l'Institut supérieur des Arts décoratifs » ont fait tirer de cet ouvrage sur les presses de l'I.S.A.D., cinq cent et vingt exemplaires composés en caractères Lemmen. Vingt exemplaires tirés sur papier du Japon, sont marqués A à T. Les 500 exemplaires tirés sur papier de Hollande Antique sont numérotés de 21 à 520. Cet exemplaire porte le N°....

PRÉFACE

L'auteur de ce beau livre, après les HORS-LE-VENT qui signalaient déjà l'apparition d'une sensibilité violente, est indubitablement, dans le domaine purement littéraire, le plus personnel de nos jeunes écrivains de grande marque. Sans vouloir le rattacher aux maîtres venus avant lui, on trouverait dans les HORS-LE-VENT un peu de la tradition ulcérée et souffrante de notre admirable Eekhoud. Dans son dernier livre, il n'apparaît plus que lui-même, avec une âme plus apaisée et qui, au contact de la terre et des simples, a senti lui revenir la bonne espérance. Hellens n'est pas un rhéteur, mais un écrivain d'humanité, ce qui le rend singulièrement attirant. Il nous intéresse à la vie autour de nous, aux petits métiers, au geste de l'ouvrier solitaire, à la beauté religieuse du travail à travers la durée. Comme Millet, il a le sens des images éternelles. C'est le côté grave et méditatif de ce talent auquel la littérature proprement dite vient en aide, comme moyen d'expression robuste et délicate. Il sait dépeindre par la fiction, la fermeté dans l'allure, le mot juste et coloré, et ces dons peut-être les doit-il à ce goût pour l'art qui lui fit écrire des livres de critique inédite et pittoresque. Je crois en avoir dit assez pour vous donner, si déjà vous ne l'avez, confiance en cet art sincère et profond, heureux et fraternel.

CAMILLE LEMONNIER. 1912