- Émile Verhaeren avec un portrait par Ch. Bernier.- Bruxelles : Association des écrivains belges - H. Lamertin, MCMXVII [1917].- 126 p.-[1] f. de pl. en front. ; 23 cm.- (Anthologie des écrivains belges de langue française).
ÉMILE VERHAEREN
L'œuvre poétique d’Émile Verhaeren est essentiellement nationale. L'un des premiers, il a apporté dans nos lettres cette vision ardente de la nature plantureuse, de la vie exubérante, qui inspira les peintres de la magnifique école flamande.
Quelquefois il s'est directement inspiré de leurs chefs-d'œuvre ; ailleurs, dans ses sensations de campagnes flamandes, il en a glorifié comme eux l'opulence matérielle, la couleur violente, la force un peu brutale ; il a exprimé la beauté grave, terrible ou attirante de l'Océan avec cette émotion sincère, profonde et poétique qui ne se retrouve que chez ceux dont le sommeil d'enfant a été bercé par -la voix monotone de la mer.
Les violences de la vie physique ont eu, dans son œuvre, leur reflet dans la vie morale ; certains de ses poèmes sont d'un mysticisme farouche, passionné, plein de fièvre et d'exaltation.
Il a exprimé aussi toutes les souffrances de la vie sociale, l'impuissance des hommes devant les fatalités du monde et l'indifférence impitoyable de ses lois ; il a vu dans l'art l'affranchissement magnifique des servilités de l'existence et dans l'amour l'abri tutélaire et lumineux, le refuge sûr et inviolé, la sauvegarde suprême du bonheur et de la félicité.
A côté de l'œuvre lyrique et dramatique d’Émile Verhaeren, il faut signaler les nombreux articles de critique qu'il' publia ; les études d'art et les notes curieuses, d'une observation aiguë et d'une sensibilité très vive, qu'il rapporta de ses voyages en Allemagne, en Italie et en Espagne.
Son œuvre reflète toutes les aspirations de son caractère, depuis ses émotions les plus naïvement douces jusqu'à ses rêves les plus fougueux et le plus emportés. Elle est une des plus caractéristiques de notre littérature nationale.
BIBLIOGRAPHIE
Les Flamandes, 1883. (Bruxelles, Hochstein.)
Contes de minuit, 1885, avec frontispice par Theo Van Rysselberghe. (Bruxelles, Franck.)
Joseph Heymans, 1885. Edition de la Société nouvelle. (Bruxelles, Monnom.)
Les Moines, 1886. (Paris, Lemerre.)
Fernand Khnopff, 1887. Edition de la Société nouvelle. (Bruxelles, Monnom.)
Les Soirs, 1888, avec frontispice par Odilon Redon et ornementation par Fernand Khnopff. (Bruxelles, Deman.)
Les Débâcles, 1888, avec frontispice par Odilon Redon et ornementation par Fernand Khnopff. (Bruxelles, Deman.)
Les Flambeaux noirs, 1891, avec frontispice par Odilon Redon et ornementation par Fernand Khnopff. (Bruxelles, Deman.)
Les Apparus dans mes chemins, 1891. (Bruxelles, Lacomblez.)
Les Campagnes hallucinées, 1894, avec couverture ornementée par Theo Van Rysselberghe. (Bruxelles, Deman.)
Almanach, 1895, avec ornementation par Theo Van Rysselberghe. (Bruxelles, Dietrich et Cie.)
Les Villages illusoires, 1895, avec quatre images par Georges Minne. (Bruxelles, Deman.)
Les Villes tentaculaires, 1896, avec couverture ornementée par Theo Van Rysselberghe. (Bruxelles, Deman.)
Emile Verhaeren, anthologie, 1896, avec portrait de l'auteur et ornementation par F. Khnopff et Theo Van Rysselberghe. (Bruxelles, Deman.)
Les Heures claires, 1896, avec ornementation par Theo Van Rysselberghe. (Bruxelles, Deman.)
Les Aubes, drame, 1898, avec couverture ornementée par Theo Van Rysselberghe. (Bruxelles, Deman.)
Les Visages de la vie, 1899, avec couverture ornementée par Theo Van Rysselberghe. (Bruxelles, Deman).
Le Cloître, drame, 1899, avec couverture en deux tons par Theo Van Rysselberghe, (Bruxelles, Deman.)
Petites légendes, 1900, avec ornementation en deux tons par Theo Van Rysselberghe. (Bruxelles, Deman.)
Philippe II, tragédie, 1901. (Paris, Mercure de France.)
Les Forces tumultueuses, 1902. (Paris, Mercure de France.)
Rembrandt, 1905. (Paris, Laurens.)
La multiple Splendeur, 1906. (Paris, Mercure de France.)
Les Lettres françaises en Belgique, 1907, conférence faite au Musée du Livre à l'occasion de l'Exposition du Livre belge d'art et de littérature. (Bruxelles, Lamertin.)
James Ensor, I908. (Bruxelles, Van Oest.)
Les Plaines, 1911. (Bruxelles, Deman.)
Les Heures du Soir, 1911. (Leipzig, Insel Verlag.)
Les Blés mouvants, 1912. (Paris, Crès.)
Hélène de Sparte, Tragédie en 4 actes, 1912. (Paris, Nouvelle Revue Française.)
Les Villages illusoires, 1914, ill. de 15 eaux-fortes de H. Ramah. (Leipzig, Insel Verlag.)
La Belgique sanglante, 1915. (Paris, Nouvelle Revue Française.)
Poèmes légendaires de Flandre et de Brabant, ornés de bois, gravés par Raoul Dufy, 1916. (Paris, Société littéraire de France.)
Les Ailes rouges de la Guerre, 1916. -.(Paris, Mercure de France.)
Parmi les Cendres, 1916. (Paris, Crès.)
Poèmes. 1re SÉRIE : Les Flamandes, les Moines, les Bords de la Route. (Paris, Mercure de France.)
Poèmes. 2me SÉRIE : Les Soirs, les Débâcles, les Flambeaux noirs. (Paris, Mercure de France.)
Poèmes. 3me SÉRIE : Les Villages illusoires, les Apparus dans mes Chemins, les Vignes de ma Muraille. (Paris, Mercure de France.)
ÉDITIONS ÉTRANGÈRES
Poems of Emile Verhaeren, traduits pat Alma Strettel, 1897. (Londres et New-York, chez John Lane.)
The Dawn, traduction des Aubes par Arthur Seymour, 1898. (Londres; chez Duckworth.)
Les Petits Vieux, 1901, édition ornementée par Lucien Pissaro. (Londres, imprimée par l'Eragny Press.)
Espagna Negra, traduction des Impressions d'Espagne par Dario de :Re-goy-os, - avec préface 'de Rodrigo Soriano, 1899. (Barcelone.)
Images japonaises, 1900, illustrations de Kwasson. (Tokio, T~ Hasegawa.)