- Mon grand chien ! : extraits de mes Mémoires / Alexandre Dumas. - Paris : Maximilien Vox, 1945. - 50 p. ; 17 cm. - (Brins de plume. 2ème série ; 5).
- Ce cinquième volume de la deuxième série de "Brins de plume" a été tiré à mille ex. par Theillet à Sannois pour Union Bibliophile de France, 76 rue Bonaparte, Paris. [Exemplaire] n°179.
[Postface]
Le « Prince des Critiques » de l'âge d'or de la facilité, Jules Janin, gros sot papillonnant dont la race n'est pas perdue — Janin, donc, a écrit une de ces vérités pour lesquelles il lui sera beaucoup pardonné.
« Alexandre Dumas, dit-il, est plus et mieux qu'un romancier : c'est un inventeur de situations dramatiques. »
Ajoutons : et de mots. L'immense, la tonitruante supériorité du grand Alexandre sur les littérateurs de son temps (et des autres), c'est qu'il ne sacrifie nulle part à la littérature pour la littérature.
De là son succès au théâtre : quel auteur de films il eût fait ! De là, aussi, son succès dans le roman. Il eut des nègres, oui : mais il suffit de comparer les maquettes de Maquez avec ce qu'il en a fait, d'une plume égale et sans ratures, le Nigrissime en chef — pour se rendre compte que ce qu'il ajoutait, entre ses rares virgules, c'était, tout simplement, le génie. Toute l'exécution de Milady est déjà dans la minute maquétienne, tout, jusques aux indications scéniques : tout, sauf l'immortel, sauf : « laisse passer la justice de Dieu! »
Le plus merveilleux endroit des Mémoires est celui où Dumas, romancier, se jette sur Dumas, auteur dramatique, le prend à bras-le-corps le brasse et le rebrasse : et de lui-même en lui-même, par une sorte de parthénogénèse sublime, engendre ce monstre mélodieux, éternel et canaille, que les hommes dans leurs rêves n'ont pas fini d'appeler
Marie Dorval.
M[aximilien] V[ox]