samedi 20 octobre 2007

Prospectus

  • La Bibliothèque Nationale et Claude Tchou présentent Elles de Toulouse Lautrec : onze lithographies en couleurs.- Paris (30, rue Vaneau, 7e) : Claude Tchou & Sons éditeurs, [1990].- [12] p.- 12 f. de pl. en coul. : ill. ; 21 cm.



Un chef-d'œuvre inaccessible

Le 17 novembre 1989, chez Sotheby's, à New York, une des onze lithographies de la suite « Elles » de Toulouse-Lautrec, intitulée « La Femme au corset », atteint la cote de 1 950 000 F.

Que vaudrait cette suite complète, si l'une des trois séries répertoriées dans le monde (1) était, par impossible, mise sur le marché ? Entre cinq et six millions de francs, selon les meilleurs experts.

Inaccessible par son extrême rareté, d'abord, par son prix, ensuite, cet incomparable album a été publié en 1896 par un éditeur de 35 ans, Gustave Pellet, qui tenait boutique au 9, quai Voltaire. L'album fut mis en vente 300 F, ce qui était un peu cher, s'agissant d'un artiste de 32 ans à peu près inconnu.

Furieux de constater le peu de succès de l'édition limitée à 100 exemplaires, Toulouse-Lautrec rachète le stock de feuilles à son éditeur. Elles seront vendues à l'unité, ce qui explique l'extrême rareté des albums complets.

(1) Bibliothèque Nationale, Paris ; Museum of Modern Art, New York ; Musée d'Albi.

Une copie «à l'identique» réalisée en coédition par la Bibliothèque Nationale et Claude Tchou

Toujours tirés à un très petit nombre d'exemplaires, les chefs-d'œuvre de la lithographie et de la gravure sont pratiquement introuvables. Avec son fonds de plus de six millions de planches, le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale possède, sans nul doute, la plus belle collection du monde.

Grâce à un accord de coédition, la Bibliothèque Nationale et l'éditeur Claude Tchou mettent en œuvre un important projet, qui consiste à :
  • copier, dans un format rigoureusement conforme à l'original, et avec un constant souci de perfection, les plus belles et plus rares gravures ou lithographies conservées au Cabinet des Estampes,
  • imprimer ces planches sur du papier pur chiffon,
  • utiliser aujourd'hui les mêmes techniques qui ont servi à réaliser les éditions princeps,
  • mettre ces trésors de l'art à la disposition des amateurs du monde entier, à des conditions de souscription tout à fait abordables.
Les techniques artisanales d'autrefois

Quelle différence existe-t-il entre les procédés d'impres­sion de haute technologie — sept à huit mille feuilles en cinq couleurs à l'heure — et la presse lithographique ou la machine à taille-douce qui produisaient, au début du siècle, trente à quarante feuilles par jour ?

Rien d'autre qu'un supplément d'aléatoire ou d'âme, comme une vibration intime, que seule peut susciter l'intervention directe de la main d'un artisan.

Pour exécuter à la perfection de véritables copies des chefs-d'œuvre de la lithographie et de la gravure, la Bibliothèque Nationale et l'éditeur Claude Tchou sont conscients du défi technique qu'ils lancent.

Ce défi implique le respect des procédés utilisés lors de la publication des éditions originales.

La qualité des tirages sera d'ailleurs tellement rigoureuse que les éditeurs ont décidé de faire apposer sur chaque estampe un timbre à sec, avec la mention «copie», pour éviter toute ambiguïté avec les originaux.

Un papier vergé d'Arches pur chiffon

C'est en 1469, sous le règne de Louis XI, que l'on retrouve officiellement la mention des Moulins d'Arches dans les comptes des Receveurs Généraux d'Épinal et de Lorraine. Dès lors, l'histoire des Moulins d'Arches, dont les papiers sont déjà réputés, sera étroitement liée à la vie artisanale et littéraire de notre pays.

Les papiers d'Arches et de Rives sont fabriqués à partir de pâtes de chiffons. La présence de chiffon assure au papier de nombreux avantages : permanence de la teinte, conser­vation dans le temps, toucher agréable, possibilité d'avoir des franges, main plus forte à grammage égal, bref un papier « amoureux de l'encre », en taille-douce et en lithographie.

La pureté de l'eau est également fondamentale : Beaumar­chais lui-même fut séduit par la qualité de l'eau «vive et argentée » du ruisseau, le Raon aux bois, qui baigne la papeterie et contribue à former les papiers de grande qualité.

Un livre-cadre (*) avec ses passe-partout biseautés au format 48 x 59 cm

Les collectionneurs connaissent bien ces albums rarement ouverts, enfermés dans de beaux portefeuilles qui dor­ment à l'abri des bibliothèques.

La suite « Elles » de Toulouse-Lautrec est présentée dans un livre-cadre, qui a été spécialement conçu pour que l'amateur puisse l'exposer, soit sur un mur, soit dans sa bibliothèque. Il pourra en changer la première lithogra­phie selon son plaisir, puisque le cadre en loupe d'orme coulisse dans un emboîtage en bois réalisé par un maître-artisan suisse.

Chaque lithographie est inscrite dans un passe-partout biseauté (4,5 mm) recouvert de papier vergé.

Les privilèges réservés aux premiers souscripteurs

Réserver, dès l'ouverture de la souscription, une suite des onze lithographies, «Elles» de Toulouse-Lautrec, c'est bénéficier de certains privilèges :
  • a un prix de souscription de 9 500 F (prix de vente définitif : 11 000 F),
  • la possibilité d'un règlement en quatre mensualités, sans frais,
  • Les demandes seront reçues selon leur ordre d'arrivée et la souscription sera close sans préavis.
(*) Marque déposée.

Justification du tirage

La présente édition, copie rigoureusement conforme de la suite « Elles » de Toulouse-Lautrec, a été tirée pour le compte de Claude Tchou & Sons sur les presses d'Adrien Maeght à Paris.

Le tirage de l'édition française a été limité à 550 exem­plaires, dont :
  • 50 exemplaires sur papier japon, numérotés de I à L,
  • 500 exemplaires sur vergé d'Arches, numérotés de 1 à 500.
Tous les exemplaires sont marqués par un timbre à sec authentifiant l'édition et portant la mention « Biblio­thèque nationale - Claude Tchou & Sons, Copie ».

Il a été tiré en outre quelques exemplaires de chapelle, marqués H.C., et réservés aux éditeurs et à leurs collabo­rateurs.

Le texte d'introduction est dû à Michel Melot

Ancien Directeur du département des Estampes à la Bibliothèque nationale et de la Bibliothèque du Centre Georges Pompidou.