jeudi 4 décembre 2014

Claude Aveline (1901-1992)


  • Lettres portugaises traduites en français / gravures sur bois de Valentin Le Campion.- A Paris (14, rue de l'Abbaye) : Emile-Paul frères, 1947.- 82 p. : ill. ; 23,5 cm.
    • Cette nouvelle édition des Lettres portugaises, ainsi que l'édition originale de Et tout le reste n'est rien, par Claude Aveline, qui l'accompagne, ont été décorées de bois originaux de Valentin Le Campion, et achevées d'imprimer sur les presses de l’Imprimerie André Tournon, à Paris, pour le compte et le plaisir des Frères Emile-Paul le dernier jour du mois de septembre MCMXLVII. Elles ont été tirées à 500 exemplaires, dont 50 sur vélin blanc de Rives, numérotés de 1 à 50, et 450 sur vélin ivoirine des Papeteries Boucher, à Docelles, numérotés de 51 à 500, auxquels il faut ajouter quelques exemplaires de présent numérotés en chiffres romains, pour les amis de l'éditeur. Exemplaire n°129.



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NOTE

TEXTE

Aucune hésitation possible ; il fallait adopter le texte de l’édition originale : LETTRES PORTUGAISES traduites en François (Paris, Claude Barbin, 1669). Cette édition comportait un Avis du libraire Au Lecteur, mais c’était au Lecteur du temps.

ORTHOGRAPHE ET PONCTUATION

Pour la même raison qui m’a fait écarter 1’Avis du libraire, je n’ai tenu aucun compte de l'orthographe ancienne. Son archaïsme purement visuel est plus qu'inutile, il est trompeur. Il charge de colifichets surannés des sentiments dont l'expression exige d'être nue.

En revanche, la ponctuation, fort incorrecte selon les règles actuelles, a tiré grand profit des libertés de l'époque. Il y a par exemple des cascades de deux-points qui servent magnifiquement l’élan de la plume, le flot de la passion. Je ne me suis quand même pas fait une loi de tout respecter, corrigeant le traducteur, ou le typographe de Barbin, lorsqu’il oubliait ses propres intentions.

Quant aux majuscules qui soutiennent certains mots importants, elles sont si nécessaires qu’elles pourraient bien venir de la Religieuse elle-même. Je n’y ai pas touché.
ORDRE DES LETTRES

Tout prouve que la quatrième lettre de l’édition originale (« Votre Lieutenant vient de me dire... ») doit prendre la place de la seconde (« Il me semble que je fais... ») et inversement. Une édition publiée en 1821 chez Kleffer a déjà, paraît-il, adopté cet ordre (Luis Cardim, Les « Lettres portugaises »). Luciano Cordeiro, dans Soror Marianna, a soutenu avec raison la nécessité de ce rétablissement. Les incohérences de l'amour n’ont pas besoin d’être doublées par celles d’un classement fautif. Est-ce le traducteur qui en a été le responsable, ou Barbin ? L’un, parce qu’il tenait chaque lettre pour un chef-d’œuvre complet, et qu’il ne s’est préoccupé du drame que dans sa conclusion ? L’autre — parce que rien n’est plus désinvolte que la plupart des éditions du temps ? La remarque fondamentale de Cordeiro eût dû modifier dorénavant toutes les rééditions des Portugaises. Mais nous sommes scrupuleux aujourd’hui, nous reproduisons avec un soin obtus des erreurs qui crèvent les yeux. Les réimpressions des Lettres continuent presque toutes de singer 1’édition de 1669.

M. Paléologue (Profils de femmes) suggère un ordre différent. Pour lui, « la lettre que l’on considérait jusqu’ici comme la quatrième de la série est évidemment la première », et la première va s’intercaler entre la deuxième et la troisième. Cela, parce que la quatrième évoque le voyage de l'amant, tandis que la première parle de lettres reçues — donc l'amant est arrivé en France. M. Paléologue n’a pas pensé qu’on peut écrire en cours de route, et même avant de partir. Et que, pour sa part, la Religieuse n’avait pas besoin d’attendre l'annonce d’une arrivée pour écrire elle-même. Des détails matériels, surtout quand ils ne comprennent aucune précision de lieu ou de date, n’auront jamais raison devant des évidences psychologiques. La première lettre est évidemment la première. La quatrième n’est que la seconde.

C. A.
 
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  • Et tout le reste n'est rien / de Claude Aveline ; gravures sur bois de Valentin Le Campion.- A Paris (14, rue de l'Abbaye) : Emile-Paul frères, 1947.- 129 p. : ill. ; 23,5 cm.

    • Cette édition originale de Et tout le reste n'est rien, par Claude Aveline,  qui accompagne la nouvelle édition des Lettres portugaises, a été décorée de bois originaux de Valentin Le Campion, et achevées d'imprimer sur les presses de l’Imprimerie André Tournon, à Paris, pour le compte et le plaisir des Frères Emile-Paul le dernier jour du mois de septembre MCMXLVII. Elles ont été tirées à 500 exemplaires, dont 50 sur vélin blanc de Rives, numérotés de 1 à 50, et 450 sur vélin ivoirine des Papeteries Boucher, à Docelles, numérotés de 51 à 500, auxquels il faut ajouter quelques exemplaires de présent numérotés en chiffres romains, pour les amis de l'éditeur. Exemplaire n°129.