samedi 21 juin 2008

François Mauriac (1885-1970)


  • Plongées / François Mauriac ; illustrations de Dubreuil.- Paris (9, rue Antoine-Chantin, 14e) : J. Ferenzci et fils, MCMXL [1940].- 155 p. : ill. ; couv. ill. en coul. ; 20,5 cm.- (Le Livre moderne illustré ; 340).
    • " Le Livre moderne illustré " est tiré sur papier de luxe et imprimé sur les presses de l'Imprimerie Moderne, 177, route de Châtillon, à Montrouge. Le douze avril mil neuf cent quarante.
AVANT-PROPOS

Plusieurs qui n'ont pas oublié Thérèse Desqueyroux m'interrogent souvent sur sa vie, depuis la seconde où je l'abandonne au seuil d'un restaurant de la rue Royale, jusqu'à sa dernière maladie, dans la Fin de la Nuit. Un chapitre de Ce qui était perdu nous permet de l'entrevoir, une nuit, sur un banc des Champs-Elysées ; puis nous perdons sa trace.

Les deux premières nouvelles de ce recueil : Thérèse chez le docteur et Thérèse à l'hôtel, écrites en 1933, représentent deux tentatives de « plongée » dans les périodes obscures de ce destin.

Insomnie date de 1927. Là encore, il s'agit moins d'une nouvelle - c'est-à-dire d'un récit composé - que d'une « plongée » dans l'épaisseur d'une vie. C'est le chapitre d'un roman que je n'ai pas écrit, dont Coups de couteau eût peut-être été le prologue. Beaucoup de destinées qui sont dramatiques ne fournissent pas l'étoffe d'un roman, parce qu'elles manquent de péripéties. L'histoire du héros d'Insomnie ne peut avoir qu'un chapitre. Sa douleur se perd dans sable.

F.M.