dimanche 15 février 2009

Jacques Rochette de La Morlière (1719-1785)

  • Les Lauriers ecclésiastiques ou Campagnes de l’abbé T*** / par le chevalier de La Morlière ; [front. sur chine par J. Chauvet].- Sur l’imprimé à Luxuropolis M.D.CC.LXXVII [1777].- Bruxelles : Gay et Doucé, 1882.- 147 p.-1f. de pl. en front. ; 19,5 cm.
    • Imprimé à 500 exemplaires [sur hollande]. [Exemplaire] n° 195. De la bibliothèque de Louis Perceau (n°409 du catalogue Pas à l'Enfer, Paris, Drouot 26 juin 2007).


AVIS

L'OUVRAGE que nous offrons au public, quoique ayant été souvent réimprimé au siècle dernier est devenu très diffi­cile à rencontrer aujourd'hui.

Il parut, pour la première fois, en 1748 ; réim­primé la même année avec des augmentations, puis en 1749, 1760, 1774, 1777, 1779, 1782, 1788, et en 1793. En 1797, il parut une nouvelle édition, portant le titre suivant : Mes Espiègleries, ou Campagnes de l'abbé T***, in-18.

D'après une note du marquis de Paulmy, l'abbé de T*** serait l'abbé Terray, alors connu par ses fredaines de jeunesse, et favori de madame de Pompadour.

On sait que Jos.-Marie de Terray, né en 1715, de Jean Terray, fermier général, fut contrôleur général des finances. Ayant voulu réformer les nombreux abus de l'époque et ayant contribué à l'expulsion des Jésuites en 1761, il fut en butte à une grande animosité qui l'obligea à donner sa démission, en 1774. Il mourut en 1778.



AVERTISSEMENT DE L'ÉDITEUR
Qu'il faut bien se garder de passer sans le lire.

UN éditeur avide de louanges et de remerciements, ne renonceroit point si aisément aux droits qu'il croi­roit avoir à la reconnaissance du public, et ferait valoir avec emphase les peines et les recherches employées à la découverte d'un manuscrit aussi rare ; pour moi je confesserai ingénument, que, sans me piquer d'une modestie hors de saison, je crois pouvoir en toute sûreté me reposer sur les connoisseurs, du soin d'attacher eux-mêmes un juste prix à mes veilles et à mes travaux.

Ainsi, sans entrer dans le détail des moyens par lesquels ce singulier ouvrage m'est parvenu, je dirai simplement, que la modestie de monsieur l'abbé T*** a été un des plus grands obstacles que j'ai eu à surmonter, pour pouvoir communiquer au public un morceau si digne de son attention : peu sensible à une réputation dont il méritoit si bien de jouir, ce n'a été qu'après les instances les plus vives qu'il s'est déterminer à avouer des exploits dont il vouloit absolument ensevelir la mémoire : enfin il s'est laissé gagner, et je donne son ma­nuscrit au public tel qu'il me l'a remis, et sans y changer une syllabe.

Il ne me reste plus qu'à avertir ce même public, que si le livre a le bonheur de plaire, cette édition-ci sera sans doute la seule ; au lieu que s'il déplaît, jusqu'à un certain point, on ne manquera pas d'en faire suc­cessivement plusieurs, car c'est quelque chose de délicieux que de voir froncer certains sourcils... El d'ailleurs, c'est que plus il causera d'humeur et d'inquiétude, plus aisément on se persuadera que les por­traits et les événemens qu'il contient, ne sont point éloignés du vraisemblable ni de la vérité.