jeudi 13 octobre 2011

Philippe Desportes (1546-1606)


  • Chansons / Philippe Des Portes.- Pour les Amis de René-Louis Doyon & Charles Nypels [Paris (9, Galerie de la Madeleine, 8e) : La Connaissance], MCMXXVI [1926].- N.p. : musique notée ; 16,5 cm.
    • Exemplaire justifié : Imprimé pour : André Courbayre.

AVIS EN FAÇON DE JUSTIFICATIF

Dans le même moment qu'ils publient les LX Psaumes de Philippe Des Portes, il a plu au mandarin René-Louis Doyon et au maître imprimeur Charles Nypels, de réunir en une plaquette quelques-uns des chants que le munificient abbé de Tiron, Josaphat et autres lieux composa pour des êtres moins métaphysiques et abstraits que le dieu célébré sur la harpe et le luth par le roi David ; ces délicieuses mignardises ne sont pas indignes des rythmes puissants des psaumes ; elles ont valu au poëte sa renommée et ont secondé sa gloire ; elles passèrent de bouche en bouche et de ruelles en rues, car elles furent chantées sur les compositions originales des meilleurs musiciens du temps, et on les trouve, avec d'autres, dans l'admirable recueil dont on ne connait qu'un exemplaire, celui de la bibliothèque du Conservatoire de musique de Paris : "Airs de plusieurs musiciens sur les poësies de Ph. Des Portes et autres des plus excellants poëtes de nostre tems, réduiz à 4 parties par M. D. Le Blanc. Paris 1582." Cette étonnante anthologie dont Didier Le Blanc a dû écrire la plupart des airs est en quatre parties vocales : Supérius, Ténor, Contra, Bassus, formant quatre volumes ; c'est un document considérable et précieux pour l'art musical de la Renaissance. L'érudit bibliothécaire du Conservatoire M. Henry Expert a transcrit cette musique en notation moderne, dans les éditions dites : "Monuments de la musique française au temps de la Renaissance" publiées chez Maurice Sénart au 20 de la rue du Dragon à Paris.

Le mandarin et l'architypographe du département de la Meuse, unis dans l'amour des arts graphiques et de la poësie, ont choisi, composé et tiré ces chansons pour le plaisir de quelques amis qu'ils ont dû limiter à cent cinquante, s'il n'est pas audacieux de s'en attribuer un tel nombre quand Socrate n'en pouvait emplir une étroite cella. Toutefois, pour ne pas exhausser ce chiffre jusqu'à un total fallacieux, ils ont fait un tirage supplémentaire de cinquante exemplaires, pour les bibliophiles inconnus, absents ou ennemis. Le papier choisi est de Van Gelder Zonen, le caractère est le "Grotius" de S. H. de Roos. Le tirage fut fait sur les presses de la maison Leiter-Nypels à Maastricht et le dépôt en l'inclyte maison à l'enseigne "La Connaissance" avec la devise "On se lasse de tout excepté de connaître" en l'unique cité de Paris, 9 Galerie de la Madeleine.

Toi qui aimes les livres, n'oublie pas le poëte, le musicien, le bien nommé M. Expert, et de surcroit, nous t'en prions, ceux qui t'ont fait ce présent.

Maastricht-Paris Septembre MCMXXVI.