- La Constitution en vaudevilles (Paris, 1792) / réimprimée avec une notice par J. Kergomard.- Paris (338, rue Saint-Honoré) : Librairie des bibliophiles, MDCCCLXXII [1872].- VIII-40 p. ; 16 cm.
- Tirage à petit nombre. Il a été tiré aussi : 50 exemplaires sur papier vergé, à 3fr., 10 exemplaires sur papier de Chine, à 5 fr. = 60 exemplaires numérotés.
Préface
de la présente édition
Cette réimpression de la
Constitution en vaudevilles n'est pas une manoeuvre politique ; c'est une fantaisie de curieux. Au moment où la France va élaborer une nouvelle
Charte, il a semblé intéressant de ressusciter un des innombrables pamphlets auxquels donna naissance la première, celle de 1791.
L'auteur de la
Constitution en vaudevilles fournit un large contingent à la polémique contre-révolutionnaire. Dès 1790, nous l'y voyons intervenir par La Chronique du Manége, journal en prose et en vers ; puis il publie successivement :
Les Sabats jacobites, 1791, 1792, autre journal paraissant deux fois par semaine, dont la collection forme trois volumes in-8° avec figures ;
La Constitution en vaudevilles, 1792 ;
Les Folies nationales, faisant suite à la
Constitution en vaudevilles ;
La Jacobinéide, poème héroï-comique, 1792 ;
Les Bienfaits de l'Assemblée nationale, ou les Entretiens de la mère Saumon, doyenne de la Halle, 1792 ;
L'A B C national, dédié aux Républicains par un Royaliste, 1793 ;
Et enfin, le
Bon Ménage républicain, ou les Époux bien assortis, petite pièce historico-patriotico-républico-maniaque, à l'usage des tyrannicides (en un acte et en prose, mêlée de vaudevilles), suivie de trois autres du même genre, intitulées : 1°
Petite Mystification du patriote Gorsas ; 2°
Première Tournée de Madame A (Audouin) ; 3°
Le Capitaine maître d'école, in-32 de 125 pages, 1793.
Les biographes de François Marchant ne semblent pas très-convaincus de sa conviction. A les en croire, sa grande colère contre la Révolution vint surtout de ce que la Révolution supprimait les couvents, abbayes, prébendes, juste au moment où, destiné de bonne heure à l'état ecclésiastique, il espérait obtenir un bénéfice.
Inde irae. Quoi qu'il en soit, le métier de pamphlétaire ne réussit pas à lui donner ce qu'il cherchait : du pain et un peu de renommée. Aussi, voyant que ses épigrammes n'arrêtaient pas le torrent, il se retira à Cambrai, lieu de sa naissance, et y mourut, le 27 décembre 1791, dans son lit, quoi qu'en ait dit une note du
Virgile en France, où Le Plat du Temple le met au nombre des victimes des noyades de Carrier à Nantes.
Membre des académies d'Angers et des Arcades de Rome, François Marchant n'a laissé, outre ses pamphlets, qu'un poëme en un chant,
Fénelon, qui date de 1787, et quelques opéras imités de l'italien. Dans tout cela il n'y a pas l'ombre d'un chef-d'œuvre. Mais, né en 1761, Marchant mourut à trente-deux ans ; il avait de la verve et de l'esprit, et nul ne saurait affirmer qu'avec le temps il n'eût pas fait mieux, et même bien, peut-être.
Un dernier mot :
La plupart des réformes que combat et que raille la
Constitution en vaudevilles sont désormais généralement acceptées : nouvelle preuve à l'appui de l'adage qui assure que " des injures ne sont pas des raisons ".
JULES KERGOMARD.