- Aux flancs du vase / Albert Samain ; illustrations originales en couleurs de Ferdinand Fargeot.- Paris (184, Boulevard Saint-Germain) : Rombaldi, 1941.- 170 p.-[5] f. de pl. en coul. ; 20 cm.
- Ce livre, Aux flancs du vase, tiré sur vergé Agnella des papeteries Boucher, illustré par Ferdinand Fargeot, a été achevé d'imprimer sur les presses de J. Dumoulin, à Paris, H. Barthélemy étant directeur, le 14 novembre 1941.- Exemplaire n°1585.
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NOTE
AUX FLANCS DU VASE a paru aux Éditions du Mercure de France, en 1898, tiré à 589 exemplaires.
En 1902, le Mercure en donna une réédition : AUX FLANCS DU VASE suivi de POLYPHÈME et de POÈMES INACHEVÉS, qui a toujours été réimprimée depuis. C'est elle que nous avons reproduite dans le présent volume.
Nous avons rétabli le distique grec, mis par le poète en tête de l'édition de 1898, et omis par celle de 1902 ; il peut se traduire :
Viens t'asseoir là, sous les peupliers, puisque tu es fatigué, voyageur ; approche de notre source, et bois.
Il se complète, dans l'Anthologie palatine (IX, 315), de deux autres vers dont voici le sens :
Et souviens-toi, même loin d'ici, de la fontaine près de laquelle Simos a dressé ce souvenir à Gillus, son fils défunt.
Albert Samain a ainsi précisé le sens de son recueil dans une lettre adressée en janvier 1898 à son ami Paul Morisse :
« A mon sens, — et sans chercher, bien entendu, à défendre à tout prix ce que j'ai fait, — je pense que tu n'as pas bien pénétré le sens de ces poèmes. Tu as semblé y voir, de ma part, un renoncement à ma race, à mes origines, à tout ce qui fait le vrai fond de mon sang d'homme du Nord ; tu as cru que je déménageais dans l'hellénisme, surtout dans l'hellénisme des professeurs. Nullement. Ce qu'il y a de grec dans mes vers n'est qu'apparent : les noms de mes petits bergers, quelques appellations usuelles, et puis c'est tout. Au fond, ce ne sont que des visions où mon âme s'est plu, et qu'à cause de leur jeunesse et de leur limpidité j'ai situées dans une Ionie idéale. Dans ce déplacement d'une réalité dans un décor d'Archipel bleu et doré, mon imagination trouve une excitation particulière, en tous les cas nullement artificielle, et aussi sincère que celle que pourrait me procurer une fleur respirée, ou une femme rencontrée. Et cela ne compromet pas, je le sens, les couches profondes d'où je puis, si l'occasion m'y pousse, tirer mes accents : sanglots, prières ou tristesses... Sois tranquille, je ne répudie point les cathédrales ; et ce qui atteindra toujours le plus loin en moi, ce sera l'Angelus, ou les vitres éclairées du village au crépuscule, près d'un calvaire. »
POLYPHÈME a été publié en fac-similé autographe dans la collection Les Manuscrits des Maîtres, chez Messein (1921) ; le texte de ce manuscrit, antérieur au nôtre, en est aussi fort différent : il comporte de nombreuses corrections et ratures.
POLYPHÈME a été représenté pour la première fois les 9 et 10 mai 1904 au Théâtre de l'Œuvre (Salle du Nouveau Théâtre, 15, rue Blanche), avec de Max dans le rôle de Polyphème. Une musique de scène, de Raymond Bonheur, fut exécutée, sous la diredion de M. Barreau, par un orchestre et des choeurs de la Société des Concerts Lamoureux.
Il fut ensuite joué à la Comédie-Française, le 18 mai 1908 (avec Albert Lambert) ; il est resté au répertoire.
Le compositeur Jean Cras a mis en musique la pièce de Samain. POLYPHÈME, drame lyrique, en quatre actes et cinq tableaux, fut représenté pour la première fois sur la scène du Théâtre National de l'Opéra-Comique le 27 décembre 1922 (avec Vanni-Marcoux dans le rôle de Polyphème).