samedi 29 août 2009

Claude-Joseph Dorat (1734-1780)


  • Les Baisers précédés du Mois de Mai suivis des Réformes de l'Amour / Dorat ; accompagnés d'une étude bio-bibliographique par Fernand Mitton.- Paris (49, rue Bonaparte) : Aux éditions d'art de l'Intermédiaire du Bibliophile, MCMXXXI [1931].- IX-116 p. ; 15,5 cm.- (Conteurs libertins du temps passé ; 4).
    • Cet ouvrage, le quatrième des "Conteurs libertins du temps passé", a été tiré à huit cent cinquante exemplaires numérotés dont vingt-cinq exemplaires sur japon impérial (1 à 25) et huit cent vingt-cinq exemplaires sur nippon (26 à 850). En outre, il a été tiré, sur japon ancien, une suite libre de six planches gravées à la pointe sèche et réservée aux cent premiers exemplaires. Exemplaire n°606.

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DORAT POÈTE ET DRAMATURGE

CLAUDE-JOSEPH Dorat vit le jour à Paris en 1734. Il appartenait à une ancienne famille de magistrats d'une grande notoriété.

Livré de bonne heure à lui-même, Dorai se destina au barreau pour satisfaire au désir de ses parents ; mais il ne tarda pas à quitter la robe pour se faire mousquetaire. Puis, il renonça à la vie militaire pour complaire à une vieille tante janséniste qui ne croyait pas que sous le large chapeau et la brillante casaque il fut aisé de trouver son salut. Il se consola bientôt en se lançant dans la carrière des Lettres qu'une fortune raisonnable lui permettait de soutenir. Les Muses et l'Amour l'attirèrent.

D'un caractère frivole, il composa une quan­tité de poèmes et de contes en vers, quelque peu licencieux. Il écrivit également diverses pièces de théâtre. Occupant presque sans relâche la scène française, Dorat fut grisé par le succès que rem­portèrent sa tragédie Régulus et sa comédie La Feinte par Amour, représentées toutes deux aux Théâtre-Français.

Les principaux ouvrages de Dorat sont les suivants :

Régulus, tragédie, précédée d'une lettre au solitaire dut Guélaguel. Parié, 1765, in-8, avec figures d'Eisen, et Paris, 1782, in-8, avec frontispice de Marillier.

Les Tourterelles de Zelmis, poème en trois chants, s.l. n.d. Paris, 1766 et 1767, in-8, et Rouen 188o, in-8.

Œuvres, avec figures d'Eisen. Paris 1766-­1776, 18 volumes in-8. Un exemplaire figurait dans la bibliothèque de Marie-Antoinette.

Mes Fantaisies. La Haye et Paris, 1770, in-8.

Les Baisers, précédés du Mois de Mai, La Haye et Paris 1770, in-8; édition origi­nale avec figures d'Eisen, et Rouen 1880, in-8, réimpression textuelle.

Recueil de Contes et de Poèmes, par M. D*** ci-devant mousquetaire. La Haye et Paris, 1770, 1776, in-8, avec vignettes d'Eisen. L'édition de 1776 a été augmentée du Coureur Alerte et de La Moissonneuse.

Les Sacrifices de l'Amour ou Lettres de la vicomtesse de Senanges et du chevalier de Versenai, suivies de Sylvie et Moléshoff, Paris, 1772, 2 volumes in-8, avec figures de Marillier.

Les Malheurs de l'Inconstance ou Lettres de la marquise de Syrée et du comte de Mirbelle. Ouvrage anonyme. Amsterdam et Paris, 1772, 2 volumes in-8 ; figureà de Queverdo.

Fables ou Allégories philosophiques. Paris, 1772, in-8, vignettes de Marillier.

Collection complète des Œuvres de Dorat. Neufchâtel, 1776, 6 volumes in-8.

Le Faux Ibrahim, conte arabe et Le Rêve impatientant, conte français, suivis des Réformes de l'Amour. Paris 1777, in-8.

Lettres d'une chanoinesse de Lisbonne à Melcour, officier français, suivies de l'Épître intitulée : Ma Philosophie, et de quelques pièces fugitives. Paris, 1780, in-8, ornés de vignettes d'Eisen et de Marillier.

La Muse Libertine ou Œuvres posthumes (sic), s.l. 1783, in-8 de 76 pages. Il convient de reconnaître, à la décharge de Dorat, que l'attri­bution de la Muse Libertine est très incertaine.

Œuvres choisies, précédée, d'une notice bio­graphique et littéraire par M. Desprès. Paris, 1827, in-8.

Dorat écoula les dernières années de sa vie dans l'amertume et dans le chagrin, en butte aux réclamations des Comédiens dont il se trouvait le débiteur, en procès avec ses libraires qui lui repro­chaient le luxe des ornements dont il avait décoré ses moindres productions.

Harcelé ainsi par ses créanciers, épuisé de travail et de plaisir, Dorat rendit le dernier sou­pir, à Paris, le 19 avril 1780.

Paris, 16 janvier 1931.
FERNAND MITTON.