lundi 29 juin 2009

Albert Samain (1858-1900)


  • Aux flancs du vase / Albert Samain ; illustrations originales en couleurs de Ferdinand Fargeot.- Paris (184, Boulevard Saint-Germain) : Rombaldi, 1941.- 170 p.-[5] f. de pl. en coul. ; 20 cm.
    • Ce livre, Aux flancs du vase, tiré sur vergé Agnella des papeteries Boucher, illustré par Ferdinand Fargeot, a été achevé d'imprimer sur les presses de J. Dumoulin, à Paris, H. Barthélemy étant directeur, le 14 novembre 1941.- Exemplaire n°1585.

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NOTE

AUX FLANCS DU VASE a paru aux Éditions du Mercure de France, en 1898, tiré à 589 exemplaires.

En 1902, le Mercure en donna une réédition : AUX FLANCS DU VASE suivi de POLYPHÈME et de POÈMES INACHEVÉS, qui a toujours été réimprimée depuis. C'est elle que nous avons reproduite dans le présent volume.

Nous avons rétabli le distique grec, mis par le poète en tête de l'édition de 1898, et omis par celle de 1902 ; il peut se traduire :

Viens t'asseoir là, sous les peupliers, puisque tu es fatigué, voyageur ; approche de notre source, et bois.

Il se complète, dans l'Anthologie palatine (IX, 315), de deux autres vers dont voici le sens :

Et souviens-toi, même loin d'ici, de la fontaine près de laquelle Simos a dressé ce souvenir à Gillus, son fils défunt.

Albert Samain a ainsi précisé le sens de son recueil dans une lettre adressée en janvier 1898 à son ami Paul Morisse :

« A mon sens, — et sans chercher, bien entendu, à défendre à tout prix ce que j'ai fait, — je pense que tu n'as pas bien pénétré le sens de ces poèmes. Tu as semblé y voir, de ma part, un renonce­ment à ma race, à mes origines, à tout ce qui fait le vrai fond de mon sang d'homme du Nord ; tu as cru que je déménageais dans l'hellénisme, surtout dans l'hellénisme des professeurs. Nullement. Ce qu'il y a de grec dans mes vers n'est qu'apparent : les noms de mes petits bergers, quelques appellations usuelles, et puis c'est tout. Au fond, ce ne sont que des visions où mon âme s'est plu, et qu'à cause de leur jeunesse et de leur limpidité j'ai situées dans une Ionie idéale. Dans ce déplacement d'une réalité dans un décor d'Archipel bleu et doré, mon imagination trouve une excitation particulière, en tous les cas nullement artificielle, et aussi sincère que celle que pourrait me procurer une fleur respirée, ou une femme rencontrée. Et cela ne compromet pas, je le sens, les couches profondes d'où je puis, si l'occasion m'y pousse, tirer mes accents : sanglots, prières ou tristesses... Sois tranquille, je ne répudie point les cathédrales ; et ce qui atteindra toujours le plus loin en moi, ce sera l'Angelus, ou les vitres éclairées du village au crépuscule, près d'un calvaire. »

POLYPHÈME a été publié en fac-similé autographe dans la collec­tion Les Manuscrits des Maîtres, chez Messein (1921) ; le texte de ce manuscrit, antérieur au nôtre, en est aussi fort différent : il com­porte de nombreuses corrections et ratures.

POLYPHÈME a été représenté pour la première fois les 9 et 10 mai 1904 au Théâtre de l'Œuvre (Salle du Nouveau Théâtre, 15, rue Blanche), avec de Max dans le rôle de Polyphème. Une musique de scène, de Raymond Bonheur, fut exécutée, sous la diredion de M. Barreau, par un orchestre et des choeurs de la Société des Concerts Lamoureux.

Il fut ensuite joué à la Comédie-Française, le 18 mai 1908 (avec Albert Lambert) ; il est resté au répertoire.

Le compositeur Jean Cras a mis en musique la pièce de Samain. POLYPHÈME, drame lyrique, en quatre actes et cinq tableaux, fut représenté pour la première fois sur la scène du Théâtre National de l'Opéra-Comique le 27 décembre 1922 (avec Vanni-Marcoux dans le rôle de Polyphème).

samedi 27 juin 2009

Claude Deschamps sieur de Villiers (1600-1681)


  • La Vengeance des Marquis ou Réponse à l'Impromptu de Versailles : comédie en prose réimprimée textuellement d'après l'édition originale, Paris, Loyson, 1664 / notice par le bibliophile Jacob.- Turin : chez J. Gay et fils, éditeurs, 1869.- VIII-34 p. ; 15,5 cm.- (Coll. molièresque).
    • Collection molièresque tirée à cent exemplaires numérotés : 96 sur papier de Hollande et 4 sur papier de Chine plus deux sur peau de vélin. Exemplaire n°31.
    • [Cat. BnF : Notice n° : FRBNF31584443 - Attribué à tort à Jean de Villiers, fils de Claude Deschamps, par P. Lacroix.]

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NOTICE SUR LA VENGEANCE DES MARQUIS

Les bibliographes du théâtre citent deux éditions de cette comédie, toutes deux de 1664, l'une publiée par Étienne Loyson et l'autre par Gabriel Quinet ; nous avons tout lieu de croire qu'aucune de ces éditions n'existe, et Beauchamps, dans ses Recherches sur les théâtres de France, a soin de remarquer que cette comédie a paru sans privilège. Nous supposons que le privilège fut refusé à l'auteur, ou du moins à son libraire Gabriel Quinet, car celui-ci, pour la mettre au jour, dut la cacher pour ainsi dire, dans un volume de nouvelles intitulé: Les Soirées des auberges, où elle occupe les pages 79-155.

C'est dans ce volume peu connu et fort rare, que les faiseurs de collections drama­tiques ont dû l'aller prendre, afin de pouvoir compléter le théâtre de J. de Villiers. Il en résulte que tous les exemplaires de cette comédie, qu'on a vu figurer dans les ca­talogues et dans les ventes, n'appartiennent pas à une édition originale qui n'a jamais existé, mais ont été découpés dans les Soirées des auberges, publiées sans nom d'auteur, en 1664, chez Gabriel Quinet.

Nous avons de la peine à deviner ce qui avait pu faire, mettre à l'index cette pièce satirique, représentée avec succès, le 13 dé­cembre 1663, sur le théâtre de l'Hôtel de Bourgogne, où l'on avait déjà joué avec non moins d'applaudissements le Portrait du Pein­tre, comédie de Boursault qui était aussi une réponse à l'Impromptu de Versailles, et à la Critique de l'École des femmes. Le cheva­lier de Mouhy, dans son Histoire abrégée du théâtre françois, où il a fait assez mauvais usage des meilleurs documents, n'a pas manqué de constater le sentiment général de réprobation que la Vengeance des Marquis avait soulevé parmi les honnêtes gens : « Cette satyre trop piquante, dit-il, déplut, parce que la critique tombait plus sur Molière que sur sa pièce. »

Il y a donc certainement, dans cette co­médie, des allusions perfides qui nous échap­pent et qui sautaient alors aux yeux de tout le monde. La comédie est détestable, et elle n'offrait au public qu'un intérêt de cu­riosité à cause du talent des acteurs qui imitaient d'une manière burlesque le jeu de Molière et des principaux comédiens du Palais-Royal ; mais ce qui fit refuser un privilège pour l'impression de la pièce, ce fut quelque trait sanglant dont Molière avait pu se plaindre et que ses amis n'avaient pas pardonné à de Villiers.

Il y a par exemple une chanson de la Co­quille qui se rapporte sans doute à quelque anecdote galante ou scandaleuse, à laquelle aurait donné lieu la première représentation des Factieux, au château de Vaux, lorsque la jeune femme de Molière joua dans le pro­logue le rôle d'une naïade sortant des eaux dans une coquille. L'avis au lecteur qui se trouve à la fin de la Vengeance des Marquis ne laisse pas de doutes à cet égard ; nous y apprenons que cette chanson de la Coquille avait été chantée déjà dans le Portrait du Peintre.

La comédie du sieur de Villiers est diri­gée surtout contre Molière comédien ; nous y trouvons pourtant un détail précieux sur la présence de Molière, assistant en plein théâtre à une représentation du Portrait du Peintre. Villiers est le seul auteur qui parle de l'interminable brouhaha qui accompagna l'apparition de Molière sur la scène même de l'Hôtel de Bourgogne, au milieu des Marquis.

Villiers et sa femme jouaient dans la pièce où Molière était si outrageusement vilipendé par ses ennemis qui avaient osé le livrer en personne aux rires insultants du public. La Vengeance des Marquis n'avait été faite que pour continuer cette espèce de pilori dramatique, auquel on attachait tous les soirs l'illustre auteur des Précieuses ridicules, et de l'École des Femmes ; mais de Villiers laissait à Boursault l'exécution de l'écrivain ; il se réservait de frapper sur le comédien, par jalousie de métier. Molière avait répondu aux épigrammes de Boursault ; il ne daigna pas relever les platitudes de Villiers.

P. L. JACOB, bibliophile


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[4e de couv]

COLLECTION MOLIÈRESQUE
TIREE A CENT EXEMPLAIRES SEULEMENT
avec Notices par MM. P. LACROIX et autres bibliophiles

EN VENTE :

Le Songe du Resveur. Paris, Guill. de Luyne, 1660, in-12. Non cite dans le Manuel. — Prix: 3 francs.

Le Roy glorieux au monde, par le curé de Saint-­Barthelemy. — Pamphlet contre Molière et Turenne — Réimpression faite d'après l' exemplaire unique de la Bibliothèque Impériale. Cet exemplaire, le seul qui ait échappé à la destruction de l'édition, est celui que l'au­teur avait offert à Louis XIV. — Prix: 5 francs.

Élomire hypocondre, ou les Médecins vengez, comédie, par M. La Boulanger de Chalussay. Paris, Ch. de Sercy, 1670, in-12, avec un frontispice. —Prix: 10 fr.

Joguenet, ou les Vieillards dupés comédie en 3 actes. Première forme des Fourberies de Scapin. Im­primée, pour la première fois, d'après un manuscrit du XVIIe siècle, et qui parait, être autographe. — Prix: 12 fr.

La Guerre comique, ou la Défense de l'Escole des femmes. — Paris, 1664, avec Notice de M. P. L. — Prix: 6 francs.

L' Enfer burlesque ; le Mariage de Belphégor et les Épitaphes de M. de Molière. Cologne, Jean Le Blanc, 1677, in-12, avec un frontispice. —Prix: 10 francs.

Le Ballet des Incompatibles, par Molière, 1655. Réimpr. avec Notice de M. P. Lacroix. — Prix: 3 fr.

La Fameuse comédienne ou Histoire de la Guérin , auparavant femme et veuve de Mo­lière (Attribué à Racine et à La Fontaine). Prix: 7 fr.

Zélinde , ou la véritable critique de l'Escole des femmes, comédie. Paris, G. de Luyne, 1663. Réimpression avec Notice. — Prix: 7 francs.

La Critique du Tartuffe, comédie. Paris, G. Quinet, 1670. Réimpression avec Notice. — Prix: 5 francs.

Les Véritables précieuses, comédie en prose. Paris, Jean Ribou, 1660. Réimpr. avec Notice. — Prix: 6 fr.

La Vengeance des Marquis, comédie. Paris, Loyson, 1664, avec Notice. — Prix: 4 francs.

jeudi 25 juin 2009

Franz Hellens (1881-1972)


  • Les Clartés latentes : vingt contes et paraboles / Franz Hellens ; [préface de Camille Lemonnier].- Édition définitive.- Bruxelles (12, Place du Petit-Sablon) : La Renaissance du Livre, 1943.- 280 p. ; 19,5 cm.
    • Il a été tiré de cet ouvrage, dix exemplaires sur papier japon nacré, numérotés de 1 à 10 et douze exemplaires sur papier pur fil Lafuma numérotés de 11 à 22. Exemplaire n°4.

NOTE DE L'ÉDITEUR

Bien que le présent ouvrage ait eu plusieurs éditions, il reste à peu près inconnu d'un certain nombre de lecteurs attentifs à l'œuvre de Franz Hellens, lesquels s'attachent de préférence à un aspect de cet écrivain, plus violent et plus imprévu. Alors que la plupart des romans et recueils de nouvelles de l'auteur des Hors-le-Vent ou de Mélusine se recommandent par une certaine âpreté de sentiment et de langage, et par un tour d'esprit quelquefois déroutant, Les Clartés latentes au contraire font entendre une note, ou plutôt une mélodie dont le thème n'a guère été exploité depuis l'époque où ce livre fut publié, et qu'on ne retrouve que par éclairs dans d'autres récits du même auteur, comme Le Naïf ou Frédéric.

Les Clartés latentes est le troisième ouvrage de Franz Hellens. La première édition parut en 1912 et fut très favorablement accueillie. Désorientée par la fougue un peu désordonnée des Hors-le-Vent, le premier livre important de l'auteur, la critique crut discerner dans cette œuvre nouvelle une direction d'esprit et de forme plus accessible et plus heureuse, et le renoncement à un pessimisme qui semblait ne vouloir tailler que dans le plus noir. En réalité, l'auteur ne cherchait qu'à opposer, non pas deux tendances, mais deux points de vue qui devaient lui permettre d'embrasser d'un seul coup d'œil toute la journée, toute la gamme des ombres et des lumières, entre le matin et le soir.

Le succès des Clartés latentes fut marqué par l'attribution à son auteur du prix de la Libre Académie de Belgique (Fondation Picard), qui représentait à cette époque à peu près ce qu'était en France, sur une plus grande échelle, le prix Goncourt. Ce fut Camille Lemonnier qui défendit l'ouvrage devant l'assemblée, dans une courte allocution dont nous reproduisons le texte. Ce morceau fut inséré dans la deuxième édition (1914) et repris dans l'édition de la Cambre (1932).

Il nous a semblé, non seulement que ces « contes et paraboles » n'ont rien perdu de leur fraîcheur première, mais qu'ils ont gardé, après tant d'années, un caractère d'actualité. Cette actualité ne leur vient pas de l'époque où nous sommes, qui aspire désespérément à la lumière et à une discipline dans les idées et dans le style ; ils la portent en eux-mêmes et l'imposent en quelque sorte par leur sobre tenue et l'optimisme dynamique de la pensée qui les anime. Le merveilleux dont ils s'entourent est essentiellement humain dans sa forme légendaire. L'homme y apparaît en même temps soumis aux lois naturelles et réagissant au miracle, racle, se surpassant après avoir douté de lui-même ou langui dans la paresse ou l'habitude. Un énorme besoin d'action et de réalisation désintéressée se manifeste dans tout l'ouvrage, en même temps qu'une confiance absolue dans un destin à la fois simple et prodigieux. Tout cela dans un cadre naturel rempli par le rythme de la journée et des saisons. C'est ce qu'un critique de l'époque, Camille Vettard, exprimait en ces termes dans une note de la Nouvelle Revue française : « Dans Les Clartés latentes, ce qui transparaît surtout, c'est le sentiment de la beauté du monde, de la magnificence et de la bonté de l'être. » R. d. L.

mardi 23 juin 2009

Jules Janin (1801-1874)


    • ACADÉMIE DES BIBLIOPHILES - Déclaration : "Chaque ouvrage appartient à son auteur-éditeur. La Compagnie entend dégager sa responsabilité collective des publications de ses membres." (Extrait de l'art. IV des Statuts.)
    • Tiré à trois cents exemplaires sur papier vergé de Hollande et à 12 sur papier de Chine. [Exemplaire] n°12.
    • Achevé par D. Jouaust, Imprimeur de l'Académie des Bibliophiles, le vingt huit mai mil huit cent soixante-sept à Paris.


ACADÉMIE DES BIBLIOPHILES
Société libre

Pour la publication à petit nombre de livres rares ou curieux.

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ACADÉMIE
DES BIBLIOPHILES

MEMBRES DU CONSEIL
Année 1867-1868


MM. Paul CHÉRON, de la Bibliothèque impériale ;
Hippolyte COCHERIS, de la Bibliothèque Mazarine ;
Jules COUSIN, de la Bibliothèque de l'Arsenal ;
Pierre JANNET, fondateur de la Bibliothèque elzévirienne ;
Louis LACOUR, de la Bibliothèque Sainte-Geneviève ;
Lorédan LARCHEY, de la Bibliothèque Mazarine ;
Anatole DE MONTAIGLON, secrétaire de l'Ecole des Chartes, ancien bibliothécaire à l'Arsenal ;
Charles READ, chef de la section des Archives, de la Bibliothèque et des travaux historiques, à la préfecture de la Seine ;
Le baron Oscar DE WATTEVILLE, chef du bureau du dépôt des livres au ministère de l'instruction publique.

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Les séances du Conseil se tiennent le second mardi de chaque mois, à quatre heures et demie, au palais de l'Institut, dans le cabinet de M. H. Cocheris, bibliothécaire-trésorier de la Bibliothèque Mazarine.

MM. les membres actifs et libres sont admis aux séances et ont voix consultative.

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COLLECTION DE LA COMPAGNIE


I. DE LA BIBLIOMANIE, par Bollioud-Mermet, de l'Académie de Lyon. In-16, pot double..... 5 »
2. LETTRES A CÉSAR, par Salluste, traduction nouvelle par M. Victor Develay. In-32, carré..... 2 »
3. LA SEIZIESME JOYE DE MARIAGE, publiée pour la première fois. In-16, pot double..... 2 »
4. LE TESTAMENT POLITIQUE DU DUC CHARLES DE LORRAINE, publié avec une étude bibliographique par M. Anatole de Montaiglon. In-18 jésus ..... 3 50
5. LES BAISERS DE JEAN SECOND, traduction nouvelle par M. Victor Develay. In-32 carré..... 2 »
6. LA SEMONCE DES COQUUS DE PARIS EN MAY 1535, publiée d'après un manuscrit de la Bibliothèque de Soissons, par M. Anatole de Montaiglon. In-18 jésus..... 2 »
7. LES NOMS DES CURIEUX DE PARIS, avec leur adresse et la qualité de leur curiosité. 1673. Publication de M. Louis Lacour. In-18 raisin..... 1 50
8. LES DEUX TESTAMENTS DE VILLON. suivis du Bancquet du Boys; nouveaux textes publiés par P. L. Jacob, bibliophile. In-12 couronne.....7 »
9. LES CHAPEAUX DE CASTOR. Un paragraphe de leur histoire. 1634. Publication de M. Louis Lacour. In-18 raisin..... 1 »
10. LE CONGRÈS DES FEMMES, par Érasme, traduction nouvelle par M. V. Develay. In-32 carré..... 1 »
11. LA FILLE ENNEMIE DU MARIAGE ET REPENTANTE, par Érasme, traduction nouvelle, par M. Victor Develay. In-32 carré..... 2 »
12. TRAITÉ DE SAINT BERNARD. — DE L'AMOUR DE DIEU. Publication de P. Jannet. In-16 pot double..... 5 »
13. OEUVRES DE RÉGNIER. Édition de Louis Lacour. Imprimée par D. Jouaust. In-8° carré..... 20 »
14. LE MARIAGE, par Érasme, traduction nouvelle par M. Victor Develay. In-32 carré..... 2 »
15. LE COMTE DE CLERMONT, sa cour et ses maîtresses, par M. Jules Cousin. 2 vol. in-18 jésus..... 10 »
16. LA SORBONNE ET LES GAZETIERS, par Jules Janin. In-32 carré..... 2 »

LES PRÉCIEUSES RIDICULES, comédie de J. B. P. Molière. Reproduction textuelle de la première édition. Notes par Louis Lacour. In-18 raisin (sous presse)..... 5 »
L'APOCOLOQUINTOSE, facétie sur la mort de l'empereur Claude, par Sénèque, traduction nouvelle par M. Victor Develay. In-32 carré (sous presse)..... 2 »
LE JEUNE HOMME ET LA FILLE DE JOIE, par Erasme, traduction nouvelle par M. Victor Develay. In-32 carré (sous presse)..... 1 »
LES SATIRES DE PERSE, traduction nouvelle par M. Victor Develay. In-32 carré (sous presse)..... 3 »
LIVRET ANNUEL DE L'ACADÉMIE DES BIBLIOPHILES, M DCCC LXVI. In-8°carré (sous presse).

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Les statuts de l'Académie des Bibliophiles se distribuent gratuitement à la librairie de la Compagnie, rue de la Bourse, 10, à Paris.

dimanche 21 juin 2009

Louis Jaugey (ca1837-....)


  • La Belle Léontine / [Louis Jaugey] ; avec 6 eaux-fortes.- A Forest Lez-Bruxelles : Impr. L. Jaugey, [1868].- 32 p.-6 f. de pl. ; 12,5 cm.- (Collection Louis Jaugey).



    • Notice sur La Belle Léontine par Henry Spencer Ashbee (1834-1900) dans son Index Librorum Prohibitorum (1877).

vendredi 19 juin 2009

François-Joseph de La Grange-Chancel (1677-1758)


  • Les Philippiques / de La Grange-Chancel.- Nouvelle édition, revue sur les éditions de Hollande, sur le manuscrit de la bibliothèque de Vesoul, et sur un manuscrit aux armes du Régent, précédée de Mémoires pour servir à l'histoire de La Grange-Chancel et de son temps en partie écrits par lui-même avec des notes historiques et littéraires / par M. de Lescure.- Paris (9, rue des Beaux-Arts) : Poulet-Malassis et de Broise, imprimeurs-libraires-éditeurs, 1858.- 426 p. ; 19,5 cm.
    • Contient le Catalogue de la Librairie Poulet-Malassis et De broise, Septembre 1858 (4 p.).

mercredi 17 juin 2009

Émile Montégut (1826-1895)


  • Essais sur l'époque actuelle : Libres opinions morales et historiques : du Génie français ; la Renaissance et la Réformation ; des Controverses sur le VIIIe s. ; de la Toute-puissance de l'industrie ; de l'Individualité humaine dans la société moderne ; de l'Idée de monarchie universelle ; de l'Homme éclairé ; de l'Italie et du Piémont ; Fragment sur le génie italien ; Werther ; Hamlet ; Confidences d'un hypocondriaque / par Émile Montégut.- Paris (9, rue des Beaux-Arts) : Poulet-Malassis et de Broise, imprimeurs-libraires-éditeurs, 1858.- VIII-270-30 p. ; 19 cm.
    • Exemplaire avec le Catalogue de la Librairie Poulet-Malassis et De Broise, imprimeurs-libraires-éditeurs, Juin 1858 (30 p.), contient aussi in fine Extrait du catalogue de la Librairie E. Dentu, Palais-Royal, 13, galerie d'Orléans, 1858 (4 p.).

lundi 15 juin 2009

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)


  • Les Rêveries du promeneur solitaire / par Jean-Jacques Rousseau. Précédé de Dix jours à Ermenonville / par Jacques de Lacretelle ; avec des vignettes gravées sur bois par Alfred Latour.- Paris (9, rue Coëtlogon) : Le Livre, 1926.- LXIII-205 p. : ill. ; 22,5 cm.
    • Cette édition des Rêveries du promeneur solitaire, conforme à l'édition originale, Genève 1782, précédée de Dix jours à Ermenonville, oeuvre inédite de Jacques de Lacretelle, a été achevé d'imprimer le 15 février 1926 sous la direction d'Emile Chamontin, pour la Société d'édition Le Livre sur les presses de Protat frères, imprimeurs à Macon. Le tirage en a été strictement à 50 exemplaires sur chine, numérotés de I à 50 et 450 exemplaires sur vélin à la forme des papeteries d'Arches, numérotés de 51 à 500. Il a été tiré en outre sur divers papiers vingt exemplaires de collaborateurs, hors commerce, numérotés de I à XX. Exemplaire n°216.

samedi 13 juin 2009

Jules Supervielle (1884-1960)


  • Le Petit bois et autres contes / par Jules Supervielle.- A Paris (20, rue Visconti) : Jacques et René Wittmann, 1947.- 86 p. ; 23,5 cm.
    • Le présent volume, publié, sous la direction de Pierre David et de J. & R. Wittmann, a été achevé d'imprimer le 18 décembre 1947, sur les presse de l'imprimerie Durand, à Chartres. Le tirage a été limité à 50 exemplaires sur pur fil Lafuma, numérotés de I à L, à 2000 exemplaires sur vergé teinté, numérotés de 1 à 2000, et à 75 exemplaires hors commerce, numérotés H.C. I à H.C. 75. Ex. n°1014.

jeudi 11 juin 2009

Ernest Grenet-Dancourt (1859-1913)


  • Monologues comiques & dramatiques dits par MM. Coquelin aîné, Mounet-Sully, Worms, Coquelin cadet et Garnier, de la Comédie-Française ; Porel, Amaury, Brémont, Tousé, Peutat et Ritel, de l'Odéon ; Dieudonné et Léon Ricquier, du Vaudeville ; Galipaux, du Palais-Royal ; Tervil, des Variétés ; G. Rueff et Duard, du Conservatoire ; Mlle Schmidt, de l'Ambigu, etc., etc. / E. Grenet-Dancourt.- Paris (28 bis, rue de Richelieu) : Paul Ollendorff, 1883.- 202 p. ; 18 cm.

mardi 9 juin 2009

Abbé de La Marre (1708-1742)


  • Les Quarts d'heure d'un joyeux solitaire : contes / de l'abbé de La Marre ; [front. d'Amédée Lynen].- Sur l'imprimé de La Haye, 1776.- A Bruxelles : chez Henry Kistemaeckers, 1882.- 53 p.-1 f. de pl. en front. ; 20,5 cm.
    • Tirage : 300 exemplaires sur papier teinté, 10 exemplaires sur papier du Japon.



NOTICE

Ce petit volume de Contes étant devenu extrêmement rare aujourd'hui, et les neuf dixièmes des bibliothèques n'ayant pu se le procurer, nous en donnons cette réimpression à 300 exemplaires au bénéfice des curieux et des collectionneurs. Quoique l'on ait souvent attribué ce petit recueil à Sabatier de Castres, et que Viol[l]et-le-Duc lui donne même pour père Félix Nogaret, nous croyons devoir imprimer - sur l'affirmation positive de différents bibliophiles érudits qui compulsèrent à cette intention les manuscrits du temps, - le nom de l'abbé de La Marre en tête de ce petit livre, comme étant le véritable auteur de ces rimes joyeuses.


AU LECTEUR

Bien des gens qui ne lisent jamais de préface, seroient cependant fâchés de ne pas trouver à la tête de cette brochure quelque chose qui en eût au moins l'air. En auteur exact et instruit des bienséances je vais rendre compte au public de mes intentions, et de l'histoire de cette petite édition. Je n'ai eu d'autre but en m'égayant dans les Contes, qu'on lira, si on le juge à propos, que de m'amuser moi-même, voilà mon objet, et ma philosophie ne connut jamais que celui-là. On a cru apparemment que je pourrois en amuser d'autres, et je ne veux point tromper le public en déguisant ici le fin connaisseur qui a eu cette bonne opinion de mes petits ouvrages. Le croira-t-on ? C'est mon valet de chambre. Le fripon, qui met quelquefois le nez dans mes papiers, a jugé à propos d'en traiter avec un colporteur, encore plus fripon que lui. Il a ainsi produit au grand jour ce que j'avois fait dans le silence, pour égayer quelques bons intervalles, que me laisse rarement une goutte aussi ancienne dans ma famille que le goût du plaisir. Quand je ne puis agir, je pense, et mon imagination me sert assez bien, lorsque le reste de ma machine est forcé à l'inaction. Elle a enfanté ces petits Contes, et il n'est pas douteux qu'elle n'en enfante encore plusieurs autres.

Je crois, Lecteur, avoir tout dit, à moins que vous ne vouliez que j'ajoute que mon voleur littéraire a encore assez compté sur ma bonté, pour venir me demander une épigraphe et une préface. Il falloit, en effet, pour que l'édition fût dans les règles. Pour l'épigraphe, je l'ai envoyé au docte M..., qui en a un magasin, au service des auteurs françois qui n'entendent pas assez le latin pour donner, par eux-mêmes, ce relief à leurs ouvrages. Pour la préface, elle est de moi ; mais je crains bien qu'elle ne me coûte un nouvel accès de goutte, pour l'avoir faite, et vous, un accès d'ennui, pour l'avoir lue.

dimanche 7 juin 2009

[Charles Théveneau de Morande (1741-1805)]


  • Correspondance de Madame de Gourdan dite La Comtesse / introduction et notes par Jean Hervez.- Édition réservée au souscripteurs.- Paris (4, rue de Furstenberg) : Bibliothèque des Curieux, [1910].- 180 p. ; 15 cm.- (Le coffret du bibliophile, pamphlets et tableaux des moeurs intimes).
    • Il a été tiré de cet ouvrage strictement réservé aux souscripteurs : 5 exemplaires sur Japon Impérial (1 à 5), 500 exemplaires sur papier d'Arches (6 à 505). [Exemplaire] n°359.


INTRODUCTION

LA Gourdan, dite la «Petite Comtesse », est une des plus célèbres appareilleuses, matrones de maisons closes du dix-huitième siècle. Veuve d'un capitaine général des Fermes, elle installa confortablement son sérail rue Sainte-Anne en 1759 et devint aussitôt la pourvoyeuse habituelle du comte du Barry, qui lui-même racolait pour le compte de nombreux seigneurs. Quatre ans plus tard, elle se transportait rue Comtesse-d'Artois, où elle resta jusqu'en 1774. A cette époque, elle vint s'établir rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur, où deux ans plus tard elle fut décrétée de prise de corps pour avoir recueilli chez elle Mme d'Oppy, femme d'un gentilhomme de province, et avoir favorisé son goût pour le libertinage (1).

Mise hors de cause, grâce à ses hautes influences, la Gourdan rouvrit sa maison.

Elle possédait aussi, au village de Villiers-­le-Bel, une habitation isolée servant à plu­sieurs fins : d'abord pour la cure de ses pensionnaires malades, et aussi pour des intrigues galantes qui exigeaient le plus grand secret (2).

Le 3 décembre 1783, la chronique pari­sienne annonce en ces termes la disparition de la célèbre proxénète :

« La fameuse Gourdan, appelée la Petite Comtesse à la Cour, où tout se peint en beau, a péri il y quelques jours d'une mort subite et violente. Les rapports qu'avait cette appareilleuse avec ce qu'il y a de plus grand la mettaient dans le cas de se faire beaucoup d'amis et d'ennemis : il y a une émulation parmi les femmes de son espèce pour succéder à la dignité de surintendante des plaisirs de la Cour et de la ville, quelque périlleuse qu'elle soit (3). »

C'est du vivant même de la « Petite Com­tesse » que parut la première édition de la Correspondance de Mme Gourdan, qui se présentait alors sous le titre de Portefeuille de Mme Gourdan.

Comme ce recueil factice compromettait à plaisir nombre de personnages, dont les noms sans doute transparaissaient sous de simples initiales ; comme il mettait en scène, peu brillamment, artistes et grandes dames, nobles seigneurs et hauts dignitaires ecclésiastiques, tous clients à leur heure de la célèbre appareilleuse, il fut accueilli avec indignation et, naturellement, poursuivi par la police. Deux notes de Bachaumont, publiées à quelque trois mois d'intervalle, consignent le scandale causé par cette pu­blication.

« On parle d'une nouvelle rapsodie inti­tulée : Le Portefeuille de Mme Gourdan ; on dit que c'est une brochure dans le goût de la Cassette Verte, aussi remplie d'anecdotes fausses et absurdes et écrites d'un style aussi plat, mais le nom de l'héroïne lui donne de la vogue (4). »

« La Correspondance de Mme Gourdan a excité une tempête considérable contre les colporteurs. On assure que trente-trois ont été mis à l'amende pour s'être trouvés possesseurs d'exemplaires de cette méchante brochure : on leur a fait payer cent cin­quante livres. Le libraire Prud'homme, comme le plus coupable pour l'avoir fait imprimer, a été mis à l'Hôtel de la Force, où il est depuis plus d'un mois au secret ; cependant sa captivité s'adoucit et l'on commence à le voir ; mais il parait qu'il ne sortira qu'après avoir soldé une amende de cinq cents livres. Cette brochure s'était imprimée chez un particulier qui avait une imprimerie clandestine, et qui, averti à temps, a heureusement pris la fuite (5). »

D'auteur il n'est point question. Et pour­tant, certains ont pu penser que le trop fameux Théveneau de Morande, le chroni­queur mordant du Gazetier cuirassé, n'était pas étranger à la confection de ce libelle. Paul Robiquet, qui a écrit sur Théveneau de Morande une étude fort bien documentée (Paris, Quantin, 1882, in-8), est de cet avis. M. Octave Uzanne est d'un avis contraire. Aucun document probant ne peut encore départager les deux opinions.

Que Morande ait pu avoir l'idée d'un pareil livre, voire même l'écrire, rien n'est plus plausible. Sa plume, coutumière de médisances et de calomnies, ne dédaignait pas les histoires gaillardes, les racontars grivois. Quant à sa délicatesse, elle a été jugée sévèrement par une femme inconnue (cette femme n'était peut-être autre que le chevalier Andréa de Nerciat) qui conte avec beaucoup d'agrément ses libertines aventures sous le titre de Julie philosophe. Elle le connut à Londres, où il avait été forcé, par de multiples méfaits, de se réfugier.

« Cet homme, dit-elle, a un talent parti­culier pour sonder les cœurs ; ses regards perçants pénètrent tous les replis de votre âme ; il voit tout d'un coup le parti qu'il peut tirer de vous, et comme son intérêt est son unique règle, que l'honneur n'est à ses yeux qu'une chimère, vous êtes assuré d'être sa dupe du moment où il en a formé le projet, car il a autant d'adresse pour en imposer et mettre à exécution ses perfides desseins qu'il est peu délicat, sur les moyens à employer ; au reste, cet homme vil est trop connu, les traits de sa vie, marqués tous au coin de l'infamie, sont trop publics pour que j'entre dans des détails à ce sujet ; ce ne fut que par la suite et à mes dépens que j'appris à l'ap­précier à sa juste valeur. »

Après avoir avoué, tout simplement d'ail­leurs, qu'elle accorda à Morande toutes les faveurs qu'une femme galante, à son dire, ne peut guère refuser, elle s'en excuse :

« Ma seule justification, sans doute, c'est que je ne connaissais pas encore ce rebut de l'humanité, ce méprisable écrivain dont la plume vénale distille sans pudeur le fiel et la calomnie, et dont la noire méchanceté, lance les traits les plus odieux contre quiconque a le malheur d'allumer sa bile et d'exciter son animosité (6). »

Théveneau de Morande et la Gourdan étaient faits pour s'entendre. Rien ne nous empêche de penser qu'ils se rencontrèrent et s'entendirent fort bien ; mais rien non plus, hélas, ne prouve qu'ils agirent de concert.

Il est longuement question de Mme Gourdan au cours de plusieurs lettres de l'Es­pion anglais, dans Les Sérails de Paris et encore dans les rapports de l'inspecteur de police Marais. Le lecteur curieux de détails vécus — très souvent pittoresques — se reportera avec fruit à ces documents (7).

J.H.
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NOTES :
(1) L'Espion anglais, 1809, t. I 202. — Correspon­dance secrète, 16 sept., 7 oct. 1775.
(2) Voir La Secte des Anandrynes (Coffret du Bibliophile, 1910).
(3) Mémoires secrets, 3 décembre 1783 (t. IX).
(4) Mémoires secrets, 8 juillet 1783.
(5) Mémoires secrets, 19 octobre 1783.
(6) Julie philosophe. Réimpression (Coffret du Bi­bliophile, 1910, 2 volumes), t. II, ch. I.
(7) Voir aussi Maisons d'amour et Filles de joie : Chroniques du XVIIIe siècle, tome VI (Bibliothèque des Curieux, 1910).


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NOTES BIBLIOGRAPHIQUES

LE PORTE-FEUILLE DE Mme GOURDAN, DITE « LA COMTESSE ». Pour servir à l'Histoire des mœurs du XVIIIe siècle, et principale­ment de celles de Paris. Seule édition exacte. — O Tempora ! O Mores ! — A Spa. Du 15 juillet MDCCLXXXIII. Petit in-8 de 96 pages, dont IV pour titre et préface. (Bibl. nation., Li3 55 Rés.)

CORRESPONDANCE DE Mme GOURDAN, DITE « LA COMTESSE », AVEC UN RECUEIL, DE CHANSONS A L'USAGE DES SOUPEURS DE CHEZ Mme GOURDAN. — A Londres, Jean Nourse, 1784, petit in-8 de 208 pages, frontispice. Cette édi­tion renferme 162 lettres.

CORRESPONDANCE DE Mme GOURDAN, DITE « LA COMTESSE », augmentée de dix lettres inédites, dont deux fac-similés, suivie de la description de sa maison et de diverses curiosités qui s'y trouvent, avec un Recueil de chansons à l'usage de ses soupers. — O Tempora ! O Mores ! — Londres, chez le fameux Jean Nourse (Bruxelles, Poulet-Malassis, 1784-1866), in-12 de VIII-208 pages. Frontispice et 4 portraits hors texte.

Cette édition comprend quelques lettres nouvelles recueillies dans la Correspondance secrète de Métra ; mais il y manque quelques-unes de celles qui figurent dans le Porte-Feuille ; nous les avons rétablies dans cette édition édition. L'éditeur a publié également deux fac-similés qui ne peuvent trom­per personne sur l'authenticité du recueil.

Centenaire bibliographique 1783-1883. — CORRESPONDANCE DE Mme GOURDAN, DITE « LA COMTESSE ». Pour servir à l'Histoire des mœurs du XVIIIe siècle, et principale­ment de celles de Paris. Nouvelle édition augmentée de lettres inédites, de notes, suivie de la description de sa maison et des diverses curiosités qui s'y trouvent, et précédée d'une Étude-Causerie sur les sérails du XVIIIe siècle, par Octave Uzanne. A Bruxelles, chez Henri Kistemaeckers, édi­teur, 1883, gr. in-8 de XLVIII-28o pages, tirées en deux couleurs. Frontispice. (Li5, 394, Réserve.)

vendredi 5 juin 2009

Charles Baudelaire (1821-1867)


  • Amœnitates Belgicæ / Charles Baudelaire ; manuscrit inédit publié avec introduction par Pierre Dufay.- Paris : J. Fort, 1925.- 28 p. ; 25,5 cm.
    • Il a été tiré de ce volumes : 10 exemplaires sur vieux japon à la forme, numérotés de 1 à 10 ; 30 exemplaires sur papier des manufactures impériales du Japon, numérotés de 11 à 40 ; 70 exemplaires sur papier de Hollande, van Gelder, numérotés de 41 à 110 ; 400 exemplaires sur papier vergé d'Arches numérotés de 11 à 510. Exemplaire n°290.

[INTRODUCTION]

Ce manuscrit autographe et en grande partie inédit de Bau­delaire, qui, à la vente de M. Georges-Emmanuel Lang vient de dépasser la somme respectable de 13000 francs (car les frais, 19 fr. 5o % sont en plus), a déjà fait couler beaucoup d'encre.

En 1872, à la fin de la bibliographie jointe au Charles Bau­delaire. Souvenirs-Correspondances, on lisait ces deux notes énigmatiques :

Amœnitates belgicæ. — Brochure signée C. B., 1866. Détruite avant publication.

Le recueil Amœnitates belqicæ (in-8° de 16 p.) n'a pas été détruit jusqu'au dernier exemplaire, comme le suppose notre collaborateur. Il en est resté un, sur peau de vélin, auquel nous avons pu emprunter trois épigrammes pour notre appendice. Les autographes existent d'ailleurs en double, entre les mains de M. P. Malassis et de M. Charles Asselineau.

Peau de vélin imaginaire. C'était de la part de Poulet-Malassis, resté jeune de caractère, bien que la vie ne lui ait pas été clé­mente, une gaminerie que le vicomte de Spoelberg de Lovenjoul fut long à lui pardonner, si jamais il la lui pardonna, — lors de la publication des Lundis d'un Chercheur (1894), le rancunier Vicomte n'avait pas oublié.

Sur le recto de la première feuille de garde du manuscrit, cette note signée des initiales A. P. M., contredit en effet, celle du Charles Baudelaire, et, reproduite en partie dans le cata­logue Noilly, avait en 1886, provoqué la mauvaise humeur de AI. de Lovenjoul :

Amœnitates belqicæ, épigrammes contre la Belgique, iné­dites moins :

Venus belga, imprimée dans le Nouveau Parnasse satyrique du XIXe siècle, 1866, et dans le livre Charles Baudelaire ; Sou­venirs-correspondances, 1872.

Et l'Opinion de M. Hetzel sur le faro, et les Belges et la lune, imprimés dans ce dernier volume.

20 pièces autographes.

Ce recueil n'a jamais été imprimé ; bien que j'aie dit le contraire dans le livre Charles Baudelaire (p. 184). C'était pour faire de la peine au bibliographe belge le vicomte de Spoelberg (sic), et lui faire désirer, en vain, ma vente après décès.

L'ancien éditeur et ami de Baudelaire est mort à Paris, le 11 février 1878, et, à sa vente, M. J. Noilly se rendit acquéreur du précieux recueil, d'où, sur fond rouge, son monogramme au-dessus de l'ex-libris de Auguste Poulet-Malassis, sur le plat intérieur de la plaquette.

Les Amœnitates figurèrent, comme il a été dit, en 1886, dans cette bibliothèque, lorsque furent dispersées les curiosités romantiques dont le catalogue forme un véritable complément à la Bibliographie d'Asselineau. Depuis, il passa, sans doute, en diverses mains : on en avait perdu la trace. M. Jacques Crépet, sous un titre dont l'exactitude laissait à désirer, Amœnitates belgiæ et non belgicæ, fit passer dans l'Intermédiaire des chercheurs et curieux du 10 décembre 1907, une question demeurée sans réponse ; on ne savait pas ce qu'il était devenu, et ce ne fut pas sans un soupir de soulagement, de l'étonnement pour la plupart, auquel se mêlait presque de l'émotion, qu'à la veille de la vente de M. Georges-Emmanuel Lang, on apprit que le manuscrit disparu allait y figurer. Que l'aimable biblio­phile, si affable, si accueillant, qui savait faire avec une grâce parfaite l'honneur de ses livres à qui les aimait, reçoive ici l'expression de la sincère gratitude de tous les baudelairiens. Ils lui doivent d'avoir pu manier et dépouiller l'insigne rareté.

Le recueil formé par Poulet-Malassis se compose, sous un cartonnage à la bradel, 1/2 toile brune, de 18 feuillets de papier écolier, 166 x 266 millimètres, y compris 2 feuillets blancs, tant au commencement qu'à la fin. Au recto des 14 autres et sur un verso, contenant la variante de six vers, sont légèrement collés les autographes de Baudelaire, écrits, tantôt sur papier bulle, tantôt sur papier à lettres, blanc et quelquefois bleuté. Ce ne ne sont pas des originaux, mais des copies, établies de l'écri­ture fine et soignée que l'on sait : l'A majuscule revêt une parti­culière élégance et dénote, à première vue, les aspirations artistiques du poète, cependant que, fortement appuyés, les points des i trahissent sa sensualité.

En dehors des variantes, quelques ratures — derniers scru­pules de l'écrivain — indiquent des corrections généralement heureuses. Ainsi, Baudelaire avait écrit Venus belgica : il a rayé belgica et lui a substitué belga.

Depuis la note de Poulet-Malassis, six pièces : La propreté des demoiselles belges, Une eau salutaire, Épigraphe pour l'atelier de M. Rops, fabricant de cercueils à Bruxelles, Un nom de bon augure, L'esprit conforme (une pièce sur deux) et La civilisation belge, ont été publiées par M. H. Kistemaeckers dans sa nouvelle édition du Nouveau Parnasse satyrique du XIXe siècle (1).

Treize pièces restent donc inédites, faisant abstraction de l'Amateur des Beaux Arts en Belgique, dont M. François Montel a divulgué le texte, moins le titre et les variantes, dans le supplément littéraire du Figaro du samedi 12 décembre 1925.

Ce sont :

La propreté belge, La Nymphe de la Senne, Le Rêve belge, L'Inviolabilité de la Belgique, Epitaphe pour Léopold 1er, Epitaphe pour la Belgique, L'Esprit conforme (une pièce), Les Panégyriques du Roi, Le mot de Cuvier, Au concert, à Bruxelles, Une Béotie belge, La mort de Léopold 1er (deux pièces).

Pris de scrupule l'éditeur belge avait cru bon d'accompagner de cette glose la publication des pièces que contenait le Nouveau Parnasse :

Toutes ces pièces sont datées de Bruxelles et sont des satires contre la Belgique.

Il est permis de croire que lors de son séjour en Belgique, Baudelaire n'est jamais sorti de Bruxelles, et qu'il entend désigner par « Belges », ce qu'il aurait dû nommer tout simple­ment « Bruxellois ».

Le Bruxellois, en effet, fait tache en Belgique, et on trouve rarement chez lui les nombreuses qualités qui font l'ornement de ce petit pays. — Le Bruxellois est paresseux, ignorant, inso­lent, ivrogne, royaliste et militariste ; c'est une ville relative­ment pauvre, et ce qu'on y voit étalé n'est que du clinquant comparé au bien-être et aux richesses solides des autres villes belges. Ce qu'écrit donc Baudelaire est partiellement vrai, en tant que ses écrits s'adaptent à Bruxelles bien entendu, et en tenant compte de l'exagération inhérente acceptée pour tout ce qui est satire. Pourtant, l'écrivain a dû écrire ces pièces sous l'inspiration d'un esprit chagrin et aigri par la proscription, le tout mêlé à une dose passablement forte de chauvinisme ; sinon il n'aurait pas parlé de la propreté douteuse (?) des demoiselles belges. Car il est de fait qu'en général, ces dames peuvent rendre des points à la propreté française. On conseille aux nationaux français de venir s'en convaincre en Belgique. Même observation concernant la beauté physique des Vénus belges — les belles flamandes et les jolies liégeoises ont une renommée qui dépasse les frontières françaises, et les peintres de Paris ne sont pas dégoûtés d'y venir chercher leurs modèles. Les Vénus de Parot sont brossées d'après une belge. C'est une flamande qui a posé pour la Vérité de Lefebvre, etc., etc.

Ce qui nous confirme dans l'idée que Baudelaire n'a eu devant les yeux que des Bruxellois, c'est qu'il parle de Faro. Or, cette bière indigeste et malsaine ne se brasse et ne se boit qu'à Bruxelles. Nulle part ailleurs dans le pays elle se débite.

Il est regrettable que le poëte n'ait point eu l'occasion de visiter la véritable Belgique, ses satires n'auraient eu qu'à y gagner et la réputation des Belges de même. Il aurait, n'en doutons pas, retracé les côtés typiques de l'activité fébrile des Anversois, de la sobriété et de la persévérance des Gantois, du caractère loyal et travailleur du Wallon et du Borain, et enfin de l'amabilité et de l'intelligence de cette bonne ville de Liège qui peut revendiquer posséder en son sein toutes les qualités du Français — sans en avoir les défauts.

Que nos amis belges — écrivai-je à mon tour, en 1917, avant de joindre ces pièces en appendice, à mon édition des Fleurs du Mal — se montrent aussi larges que leur compatriote H. Kistemaeckers, qui avait recueilli dans son Nouveau Parnasse Satyrique, ces pièces exemptes d'aménité. Elles ne sauraient faire suspecter en rien l'affection que nous leur portons.

Surtout, qu'ils n'en veuillent pas à Baudelaire, qui n'avait connu que la petite Belgique et ne soupçonnait pas la « grande Belgique », de ces épigrammes plus amusantes que méchantes, écrites par un malade que tout crispait et dont la solitude et la gêne exacerbaient les nerfs.

La ville de Bruxelles ne lui avait pas été hospitalière et il y avait cruellement souffert.

Ces vers n'ajoutent rien à sa gloire. Mais, maintenant qu'il est permis de publier un texte intégral des Fleurs du Mal, une édition serait incomplète qui ne ferait point connaître, en marge des plus beaux poèmes de Baudelaire, l'ironiste parfois cruel et souvent injuste, comme tous les ironistes, que laissait deviner l'amertume de sa bouche.

Je ne puis que renouveler ces objurgations auprès de nos amis de Belgique. Ces pièces, je le répète, n'ajoutent rien à la gloire de Baudelaire, et j'eusse préféré pour ma part, qu'il n'eût point écrit ces choses. Ses plaisanteries, touchant la pro­preté des demoiselles belges et leurs « avantages » plastiques pouvaient faire sourire ; par contre, ses attaques contre la Belgique et son roi, nous apparaissent inutiles et maladroites, et à tous, après 1914, après la chevaleresque attitude d'Albert Ier et de la reine des Belges, après le courage et l'abnégation montré par l'armée et un peuple tout entier, une pièce comme L'Inviolabilité de la Belgique, paraîtra particulièrement odieuse.

Un moment, j'ai songé à la supprimer, mais une publication doit être complète ou ne pas être. Le souci de la documen­tation l'a donc emporté. Toutefois, à nouveau je les en conjure, que nos frères de Belgique, qui, eux aussi, aiment et admirent Baudelaire, ne lui en veuillent pas de ces petitesses, de ces injures qui ne sauraient les atteindre et que, pas un instant, ils ne doutent de notre affection et de la reconnaissance que leur ont vouée tous les cœurs français.

PIERRE DUFAY.

(1) Le Nouveau Parnasse satyrique du XIXe siècle, pour faire suite au Parnasse Satyrique. — Edition revue, corrigée, complétée et augmentée de nombreuses pièces nouvelles et inédites. A Bruxelles, avec l'autorisation des compromis (Bruxelles, H. Kistmaeckers), 1881 ; in-8, de 284 p.- Frontispice de Félicien Rops. en sanguine et en noir. Tiré à 175 exemplaires sur papier vergé.

mercredi 3 juin 2009

Ernest Vaughan (1841-1929)


  • Les Joyeusetés de Frère-Jean / E. Vaughan ; avec portrait à l'eau-forte par Louis Bochard.- Bruxelles (9, rue Saint-Pierre) : A. Lefèvre, éditeur-imprimeur, 1875.- 164 p.-1 f. de pl. en front. ; 18,5 cm.


lundi 1 juin 2009

Sir Henry Rider Haggard (1856-1925)


  • She : roman / Rider Haggard ; version française de Georges-A. Benett.- [Bruxelles] : La Centaine, [1945].- 264 p. ; 21,5 cm.

PRÉFACE

TRADUITE dans toutes les langues, l'œuvre de Rider Haggard a connu des années durant un succès sans cesse croissant. l'Angleterre tout entière s'est d'abord passionnée pour cette histoire extraordinaire, puis la France et jusqu'à la Hongrie où de violentes polémiques s'engagèrent, il y a quelques années à peine.

Les querelles littéraires suscitées par ce livre ne se comptent d'ailleurs plus. Sans vouloir entrer dans le détail, je rappellerai cependant celle qui déchaîna la colère de Mr. Pierre Benoît, dont la fameuse Atlantide fut tout simplement taxée de plagiat. Le romancier français prétendait ignorer l'existence mê­me de She ; ses adversaires lui reprochaient par contre d'avoir utilisé sans scrupule aucun la thèse de Haggard et d'en avoir fait une simple transposition.

Loin de moi l'idée de revenir à ce débat ancien. Il est trop facile — et le lecteur s'en apercevra vite — d'établir l'étrange analogie des situations, des personnages, de l'inspiration pre­mière enfin, qui présentent plus d'un point commun. Ici comme là, le plein cœur de l'Afrique, une reine d'une beauté fragile, aux charmes pleins de pièges, magicienne aussi, et terrible ; ici comme là, le jeu de la Vie et de la Mort... Le moins que l'on puisse en déduire est une identité déconcertante à plus d'un titre.

Mais ne nous écartons pas. Un fait est certain : l'intérêt toujours vivace de She. Il y a encore cette poésie que l'on retrouve à toute les pages, et cette figure qui se détache, lumineuse et captivante aux confins du réel et du rêve.

Femme dans l'entière acceptation du terme, Ayesha est riche tous les trésors du monde, comblée de tous les honneurs ; mais elle souffre d'un mal inguérissable, et ce mal c'est celui de l'Amour.

Car She est avant tout un roman d'amour, et si l'aventure y tient une place prépondérante, nous vibrons surtout devant l'intense misère intérieure de ce cœur de femme à qui il manque un peu de tendresse, un peu de ces riens qui repeuplent la vie et la font s'auréoler de chaleur et d'espoir.

Traduire cette œuvre, dans sa forme originale eût été une impossibilité. C'est pourquoi, la version que l'on va lire est une interprétation, fidèle il est vrai, mais dépouillée des longueurs inévitables, bien propres à certains écrivains anglo-saxons.

Est-ce ou non trahir la pensée de l'auteur que de supprimer ces descriptions par trop longues, et souvent incohérentes qui faisaient tache dans l'ensemble et compromettaient de ce fait le sens profond, ainsi que la ligne générale de l'intrigue.

Des nombreuses traductions existant en français, je n'en ai trouvée aucune qui fut conforme au texte anglais intégral.

Chacun avait compris que loin de nuire au roman, c'était au contraire régénérer si l'on peut dire, cette magnifique histoire, en la mettant au niveau du lecteur de langue française et en la décantant de toutes ses lourdeurs.

Il fallait à tout prix dégager le récit du fatras de détails qui ne pouvaient que l'empâter, de ces innombrables digressions, parfois intéressantes, peut-être, mais n'ayant avec l'aventure elle-même que les rapports les plus lointains.

Le mieux n'était-il pas de donner au public le drame d'Ayesha dans toute sa cruauté - drame pitoyable en vérité que celui de cette femme, qui en dépit de sa toute puissance, attend depuis vingt siècles la venue de l'Aimé.

Lutte tragique, destin impénétrable de cette She que la mort vient frapper alors qu'enfin triomphe l'Amour tant espéré.

Antinéa ou Ayesha, leur souffrance est la même car leur orgueil princier n'est jamais arrivé à étouffer les élans de leur cœur. Et leur antique puissance ne peut s'incliner sans murmures devant les décisions d'une âme aimante, soudain vaincue.

La Femme enfin triomphe, l'Amour en fait sa chose, et rien ne compte plus si ce n'est son désir.

On me pardonnera dès lors l'interprétation que d'aucuns trouveront libre, puisque je n'ai cherché à rendre qu'une She plus vraie, plus proche et plus humaine.

G. A. B.