mercredi 23 avril 2008

Théodore de Banville (1823-1891)


  • Le Baiser : comédie / Théodore de Banville ; musique de Paul Vidal, dessin de Georges Rochegrosse.- Paris (11, rue de Grenelle) : Librairie Charpentier, 1901.- 34 p-1 f. de pl. en front. ; 19 cm.

J'ai écrit cette comédie, seul avec ma chère femme, au bord de la petite rivière Abron, dans une campagne où il y a des Fées et où (comme ici, d'ailleurs) je lisais passionnément chaque jour la Forêt mouillée, de Victor Hugo. Le Baiser a été représenté, une fois unique, le 23 décembre 1887, par les artistes du Théâtre Libre, la charmante mademoiselle Deneuilly, une Fée gracieusement poétique, et l'excellent comédien Antoine, qui a joué Pierrot enfant avec la plus impeccable justesse, avec la fantaisie, la plus géniale et la plus romantique. Puis, par l'initiative de mon cher confrère Jules Claretie, la Comédie Française, avec une spirituelle générosité, a tout de suite pris son bien où elle le trouvait. Elle a représenté pour la première fois le Baiser, le 14 mai 1888. La grande famille de Molière m'a donné pour interprètes mademoiselle Reichemberg, à propos de qui le mot : Perfection, est devenu proverbial, mais pour laquelle il faudrait en trouver un autre, encore plus divin, — et Coquelin cadet, avec sa prodigieuse verve bouffonne et lyrique. Enfin, j'ai eu le bonheur de contenter mes juges, après avoir obéi fidèlement à la Rime.

T. B.

Paris, le 12 mai 1888